• « L’incarcération de Nabil Karoui met en péril tout le processus électoral et mine la légitimité politique »
• « Un second tour alors que Karoui est en prison « risque d’engendrer un climat de désobéissance civile en Tunisie… »
La campagne du second tour de l’élection présidentielle anticipée en Tunisie devrait démarrer incessamment, après la proclamation officielle des résultats définitifs du scrutin du 1er tour par l’Instance supérieur indépendante des élections (ISIE).
Toutefois, « l’absence de Nabil Karoui, incarcéré, pourrait peser lourd et, même, mettre en péril tout le processus électoral car cela mine la légitimité politique dans le pays, selon la prestigieuse Fondation américaine, International Crisis Group (ICG).
« S’il est encore en prison après le 2 ou 3 octobre, les tribunaux pourraient annuler tout le scrutin », avertit, encore ICG, le porte-parole de Nabil Karoui, Hatem Mliki, ayant réclamé, purement et simplement, que le « scrutin soit suspendu tant que le candidat est en prison ». Et d’enchaîner que le second n’aura lieu que lorsque Nabil sera libre », a souhaité encore le même porte-parole tout assurant que cette position était partagée par de nombreux Tunisiens.
Selon l’équipe des frères Karoui, leurs adversaires politiques tentent, par tous les moyens, d’empêcher toute passation pacifique du pouvoir », faisant aux deux principaux rivaux que sont Youssef Chahed et le parti islamiste Ennahdha
A rappeler, ici, que si Nabil Karoui croupit toujours en prison, son frère, Ghazi Karoui, candidat de 9alb Tounès aux élections législatives pour la circonscription de Bizerte, n’a plus donné signe de vie en public.
Quant à Nabil Karoui, il a mené, tant bien que mal, une campagne par l’intermédiaire de la chaîne de télévision Nessma, et de son épouse Saloua Smaoui.
Pour ICG, organiser un second tour alors qu’un candidat est en prison « risque d’engendrer un climat de désobéissance civile, tout en radicalisant les partisans de son adversaire, Kaïs Saïed ».
Et si l’on sait que le président de la République par intérim Mohammed Ennaceur, doit partir, au plus tard, le 23 octobre, et que la Cour constitutionnelle, susceptible de trancher en cas de litige dans la transition, n’est toujours sur pied, on comprend mieux le désarroi qui s’empare de tout le pays.
Noureddine HLAOUI