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Zouhair Taba est un célèbre inconnu du monde journalistique professionnel tunisien, à part qu’il avait collaboré avec « Al Horriya », organe du RCD de Ben Ali
L’interview menée par un certain Zouhair Taba, célèbre inconnu, avec le lobbyiste canado-israélien, Ari Ben Menashe a été, finalement, diffusée sur une chaîne Youtube après le désistement de la chaîne tunisienne Attessiâ alors qu’elle l’avait annoncée cela avec grand tapage.
D’une durée de 32 minutes, l’interview, a tourné autour de ce fameux contrat conclu entre la boîte du lobbyiste Ben Menashe et des parties supposées représenter Nabil Karoui, dont notamment Mohamed Bouderbala et Youssef Zarrouk.
Si personne n’a annoncé connaître Monsieur Mohamed Bouderbala, qui reste une énigme totale, on sait que Youssef Zarrouk était un intermédiaire pour la conclusion des contrats entre le régime de Ben Ali et certains décideurs français dont notamment l’ancien ministre français de l’Intérieur, Charles Pasqua. Il était, également, l’ami de l’amiral Lanxade, ancien ambassadeur français à Tunis.
Pour revenir à ce Menashe, il n’a rien révélé de concret sauf qu’il est venu en Tunisie où, selon ses dires, il a rencontré Nabil Karoui, son épouse, son frère et certains membres de son équipe qu’il qualifie « d’incompétents, voire de stupides ».
Ce Menashe n’a montré ni copie des contrats, ni facture de paiements, mais il s’est contenté de simples paroles sans même dire la nature du travail qu’il devait effectuer et sans expliquer comment il avait accepté de conclure une pareille transaction alors que le supposé principal concerné était en prison ? A moins que ce soit lui, ce Menashe, le « stupide » !
L’autre remarque qui s’impose est que l’objectif de cette interview est lugubre. En effet, que gagne Ben Menashe de cette interview qui passe sur une simple chaîne Youtube ? Cela reste de simples paroles sans la moindre preuve. Du moins jusqu’à présent.
Pourtant, la règle générale veut que les lobbyistes ne se démasquer jamais et ne se montrent pas au grand public. Et si Menashe a pris le risque de se dévoiler, c’est probablement, selon les observateurs pour une tractation de gros sous surtout qu’il n’est un secret pour personne que ce Menashe passe par une période de vaches maigres après les scandales qu’il a suscités et les difficultés financières par lesquelles il passe actuellement.
Il est connu aussi que les lobbyistes n’accordent jamais d’interview, et quand cela arrive, ce n’est sûrement pas sans contrepartie financière importante. Alors qui a commandé et payé cette interview ? Surtout si l’on sait que dans les milieux journalistiques professionnels tunisiens, Zouhair Taba est connu juste pour son passage en tant qu’étudiant à l’IPSI avant d’exercer au journal du RCD de Ben Ali, « Al Horriya » et, finalement, partir, dans des conditions qui restent à élucider, au Canada après le 14 janvier 2011.
Sans oublier que le même Taba est un sympathisant voire carrément adhérent au parti de Tahya Tounès d’après son profil, même s’il a nié cela après avoir supprimé toutes les données pouvant faire le rapprochement avec ce parti. Mais c’est compter sans les éventuelles captures d’écran que garde une collègue journaliste qui communiquait avec lui à travers Facebook et messenger.
Personne ne peut croire que ce Taba a réussi à avoir gratuitement cette rencontre avec ce Menashe rien que pour le scoop et pour son plaisir personnel ! Comment expliquer cette célérité extraordinaire dans la réalisation de l’entretien et le souci de le diffuser à la veille du second tour de la présidentielle anticipée 2019 ?
En tout état de cause, d’après un statut rendu public par Zouhair Taba sur sa page Facebook, la justice aurait réclamé l’enregistrement original pour les besoins de l’enquête menée sans oublier que les avocats de Nabil Karoui ont déposé une contre plainte concernant le personnage de Mohamed Bouderbala.
Affaire à suivre
Noureddine Hlaoui