C’est dans la grande salle de l’« Opéra », à la Cité de la Culture, qu’a démarré en ce début de soirée du 26 octobre 2019 la 30è édition des Journées cinématographiques de Carthage ( JCC), l’édition Néjib Ayed. Il en était son directeur général avant qu’il ne parte à jamais, en août dernier.
Arraché aux siens et à ses innombrables amis, l’âme de cet homme d’exception venait planer dans tous les coins de la Cité de la Culture, si bien que son image venait remplacer, dans les mémoires des très nombreux invités des JCC, l’affiche du festival qui ne courait pas et bien étrangement les espaces de la Cité en cette soirée solennelle.
Certes, l’esprit glamour et le long tapis rouge outdoor et indoor voulaient s’imposer même artificiellement. Des « maux » devenus nécessaires et bien aimés des uns et mal aimés par d’autres. Tous les grands et même petits festivals à travers le monde adoptent cette formule qui ne colle pas toujours avec l’esprit de tel ou tel festival.
Mais il manquait quelque chose à cet événement, soit l’absence de Si Néjib dont l’âme a été d’ailleurs saluée par un petit programme visuel diffusé au début de l’ouverture de la soirée avec des mots-hommage par ses pairs et sa famille. Il avait reçu le Tanit d’or spécial des JCC. Triste est la mort. Absurde est-elle !
La cérémonie d’ouverture des JCC était animée par le comédien Ahmed Hefiane qui a joué dans « Fatwa », le film qui avait remporté l’année dernière le Tanit d’Or des JCC. Son réalisateur Mahmoud Ben Mahmoud est cette année membre du jury de la compétition officielle comme le stipule le règlement intérieur de ce festival.
Le style sobre et raffiné et la voix quelque peu « cassée », mais toujours limpide d’Ahmed Hefiane venaient coller à l’ambiance douce-amère de cette soirée. Et faut-il revenir sur le volet de l’animation de scène et de salle en Tunisie. Cela reste encore une lacune à combler tant le manque de vrais animateurs est devenu trop flagrant de nos jours.
Car même les animateurs de télé, qui pullulent et aussi aimés de leur public, ne peuvent pas toujours réussir le coup. Nous ne dirons pas que le choix d’Ahmed Hefiane était un fiasco, car ce dernier s’en est sorti convenablement. Mais à chaque année son animateur pour les soirées d’ouverture et de clôture des JCC.
Les « grands » animateurs n’existent presque plus sous nos cieux après le départ des meilleurs parmi eux. Le don, voire l’aisance d’animer se fait toujours attendre. Car animer, c’est donner vie à quelque chose et plaire à son auditoire.
Lotfi BEN KHELIFA