• Le candidat indépendant accord sa 1ère interview à…Al Jazeera Net du Qatar, fief des frères musulmans
• Plusieurs zones d’ombre planent sur les compétences académiques de M. Jemli
« Je suis indépendant, je n’appartiens ni à Ennahdha ni à aucun autre parti politique. Quant au fait que j’ai été proposé par Ennahdha, secrétaire d’Etat à l’agriculture pendant la période de la troïka, cela a été fait sur la base de ma compétence…».
Il s’agit là de la première déclaration-interview accordée par Habib Jemli après avoir été chargé par le président de la République, sur proposition du parti Ennahdha et de son chef, Rached Ghannouchi, pour former le prochain gouvernement.
Et pour étayer et convaincre les sceptiques quant à son indépendance, M. Jemli ou Jomli (même Ghannouchi bafouille en prononçant son nom), accorde cette déclaration à….Al Jazeera Net ! Y a-t-il une preuve plus éclatante de son indépendance et de sa neutralité ?!!!
En effet, en privilégiant Al Jazeera, Habib Jemli a pris position en faveur de l’axe dominé par Ennahdha et les frères musulmans dont le fief est bien l’Etat de Qatar et le vrai porte-parole est la chaîne de télévision, Al Jazeera. Une bourde de taille à inscrire au passif du probable futur chef de gouvernement tunisien.
Comment peut-il être indépendant lorsqu’en 2012, le parti islamiste de Rached Ghannouchi annonçait, sur sa page officielle la composition du premier gouvernement de la Troïka dirigé par Hamadi Jebali en précisant qu’Habib Jemli appartenait à Ennahdha ?!
« Quant au fait que j’ai été proposé par Ennahdha, secrétaire d’Etat à l’agriculture pendant la période de la troïka, cela a été fait sur la base de ma compétence… », rétorque M. Jemli. Eh bien parlons-en de cette compétence qui l’a fait préférer par Ennahdha alors qu’il y a d’autres candidats aux CV qualifiés d’autrement et de loin plus « costauds » que le sien. Il s’agit, entre autres de Mongi Marzouk et de Ridha Ben Mosbah.
En effet, les bruits courent sur plusieurs sites des réseaux sociaux de Facebook. Mais nous allons citer la publication du sérieux et crédible journal « Al Charaâ el-Magharibi, chapeauté par notre collègue crédible Kaouthar Zantour. Qu’on en juge !
Ce média parle de «données qui attendent confirmation», sachant qu’aucun démenti ni même une réaction n’y ont opposés.
Ces données consistent à mettre en doute la compétence académique du candidat à La Kasbah dont la « non obtention du diplôme de baccalauréat, le contentement de généralités dans le CV officiel sans oublier les témoignages des personnes affirmant avoir été des collègues à M. Jemli dans un des lycées de Kairouan et précisant qu’il avait quitté les bancs des études dès la 5me année secondaire pour se diriger vers les centres de formation professionnelle ».
D’autre part, le même média parle d’affaires de « conflits d’intérêts avec nombre d’entreprises privées, plus précisément la société spécialisée dans les céréales et les pâtes ».
Il évoque, également, « un dossier d’une présumée affaire de corruption alors qu’il se trouvait à la tête du secrétariat d’Etat au sein des deux gouvernements de la Troïka ».
A tout cela, on ajoute les réticences exprimées par les deux principales organisations nationales, en l’occurrence l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’Union tunisienne pour l’industrie, le commerce et l’artisanat (UTICA).
En tout état de cause, la formation du futur gouvernement semble mal partie au vu des zones d’ombre ayant présidé à sa désignation par Ennahdha et son président Rached Ghannouchi, sans oublier les critères de compétence, marqués par l’opacité la plus totale, alors que la logique veut qu’un chef d’équipe doit s’imposer par ses qualités de meneur, ses qualifications académiques et son expérience de gestionnaire, des critère que le candidat Jemli ne possède pas sans oublier l’absence de toute notion de charisme qui aurait pu remplacer, un tant soit peu, les lacunes énumérées.
Noureddine HLAOUI