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Réapparition mystérieuse d’Abdelhamid Troudi, Nahdhaoui pur, adepte inconditionnel de la chariâa et apologiste des terroristes
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Tentative de faire remettre sur la table la justice transitionnelle et l’IVD
Le président de l’Assemblée des Représentants du peuple, Rached Ghannouchi, s’est entretenu lundi 18 novembre 2019 au Palais du Bardo, avec une délégation de la commission nationale des victimes de la dictature présidée par son porte-parole Abdelhamid Troudi.
Ghannouchi a fait part de la « détermination de l’ARP de créer une commission parlementaire spéciale chargée d’instaurer la justice transitionnelle conformément à l’article 70 de la loi organique 2013-53 du 24 décembre 2013, relative à l’instauration de la justice transitionnelle et à son organisation ».
Il s’agit dans ce sens de superviser l’application par le gouvernement des directives présentées à ce sujet.
Le président de l’ARP a souligné, également, l’importance de s’ouvrir aux associations concernées pour rendre les recommandations et les propositions de l’Instance Vérité et Dignité effectives, indique le parlement.
Rached Ghannouchi indique qu’il suit de près la situation des victimes de la dictature quelle que soit leur appartenance politique.
Or, en recevant Abdelhamid Troudi, le chef du parti islamiste ne fait qu’accorder une audience à un cadre d’Ennahdha dans le sens où M. Troudi qu’on retrouve, chaque année, à la tête d’une association ou d’une commission à laquelle on colle le terme de « nationale ».
Il était, effectivement, le coordinateur général de la «coalition nationale pour la réalisation des objectifs de la révolution et pour le renforcement de la légitimité » qui regroupait sept associations dont celle dite pour la « sensibilisation et la réforme » présidée par le charlatan Adel Almi.
Il est bon de préciser que Abdelhamid Troudi n’est qu’un des barons d’Ennahdha qui, depuis 2012/2013, se cache derrière l’étiquette de défenseur des « victimes de la dictature » et réclame leur indemnisation pour la simple raison qu’à plus de 90%, ces « victimes » appartiennent à Ennahdha !
Abdelhamid Troudi, pour ceux qui ne le savent pas, est lui-même un ancien cadre du parti Ennahdha où il a occupé les fonctions de vice-président de la commission du règlement intérieur de son 9ème congrès. Il tient à préciser qu’il a démissionné du parti en novembre 2012, mais non pas du mouvement.
Abdelhamid Troudi, qui s’était vivement prononcé en faveur de la citation explicite de la Chariâa dans la Constitution, n’a pas hésité à qualifier le terrorisme d’épouvantail (fazza3a), et ce, tenez-vous-bien, après la tentative, en mars 2016, de faire de Ben Guerdane un émirat islamique.
Ce qui est encore plus étrange est cette tentative de faire revivre l’Instance fortement controversée de vérité et dignité (IVD) dont M. Ghannouchi veut en assurer le suivi de ses recommandations.
Ce qui est aussi incompréhensible est cette ingérence que veut imposer le chef du parti islamiste dans la gestion des affaires du pays. Tout d’abord, il est complètement faux de prétendre qu’il est le président de tous les Tunisiens. Il n’a pas été élu directement par le peuple et il demeure, juste le représentant de son parti à l’ARP qu’il préside suite à un vote des élus.
M. Ghannouchi oublie ou fait semblant d’oublier que ses prérogatives consistent à gérer les affaires du Parlement et non pas celles de la Tunisie. Alors, de quel droit engage-t-il l’Assemblée à créer telle ou autre commission parlementaire ? A ce compte-là, pourquoi y a-t-il des députés et des séances plénières si c’est finalement son président qui décide et parle en son nom ?!
Apparemment, Ghannouchi se croit être un patriarche que tout le monde doit obéir oubliant que son parti n’a été élu qu’avec à peine 20% et que, selon le dernier baromètre de Sigma, il est le personnage le plus controversé voire le plus « détesté » par les Tunisiens !
En tout état de cause, la réapparition étrange d’un personnage comme Abdelhamid Troudi, un Nahdhaoui pur et dur, et de « sa » commission nationale fait poser de nouveau la légitimité des associations et des commissions créées du néant et dans l’opacité la plus totale engendrant des problèmes majeurs au niveau de leur financement et des transferts illicites de l’argent, notamment en provenance de l’étranger.
Noureddine HLAOUI