Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du Travail (UGTT), Noureddine Taboubi, a déclaré après un entretien vendredi soir au Palais Dar Dhiafa à Carthage avec le chef du gouvernement désigné, Habib Jamli, que « la réussite du (nouveau) gouvernement sera celle de tous les Tunisiens ».
« J’espère que le prochain gouvernement sera le gouvernement de tous les Tunisiens et Tunisiennes », a-t-il souhaité, mettant l’accent sur la nécessité de « rester à l’écart des rivalités, en particulier face à l’inaction de l’administration tunisienne et à la détérioration de la situation économique, qui appelle à accélérer la formation du gouvernement ».
S’adressant à la presse au terme de cet entretien, le leader de la centrale syndicale a souligné qu’il importait « que chacun tire les leçons des erreurs du passé et faire preuve de solidarité ». « Nous avons la capacité suffisante pour conduire la Tunisie dans la bonne direction. Les promesses sont trop nombreuses et leur réalisation nécessite une équipe gouvernementale homogène et capable de relever les défis », a-t-il ajouté.
Taboubi a indiqué avoir perçu « une volonté de faire face aux défis chez le chef du gouvernement désigné qui a également exprimé son indépendance et son appartenance à la seule patrie, ainsi que la détermination à s’appuyer sur les meilleures compétences ». Il a estimé que « le succès du gouvernement au niveau des choix et en donnant une image positive du peuple tunisien, est un succès pour les partis, surtout face aux enjeux qui attendent le pays dans divers domaines ».
Taboubi a fait remarquer que pour gagner les enjeux, en particulier en ce qui concerne « les infrastructures, l’agriculture, la santé et l’éducation, ainsi que le monopole, les circuits de distribution et les barons de la contrebande et de la fraude fiscale, il faut bâtir une véritable unité nationale ».
Interrogé sur les divergences entre les partis concernant la formation du gouvernement, Noureddine Taboubi a réitéré le « besoin de rester à l’écart des rivalités, de tirer les leçons des expériences passées, et d’apprendre des erreurs », notant que « le peuple tunisien n’a pas donné la part absolue aux partis lors des élections de l’Assemblée des représentants du peuple, ce qui exige une action collective de toutes les composantes du parlement lors de l’adoption des projets de loi ».
« La situation actuelle est difficile et nécessite des efforts concertés, loin des tensions et de l’escalade ». L’UGTT, en tant que force de proposition, a préparé un programme économique et social qu’elle présentera au gouvernement lorsqu’il sera créé pour s’en inspirer dans l’élaboration de ses programmes », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l’UGTT a affirmé à cet égard que la centrale syndicale n’est pas concernée par la commission créée pour élaborer le programme de travail du gouvernement, composé principalement de représentants des partis, et qu’elle n’entend briguer aucun portefeuille, que ce soit au gouvernement ou au sein de l’Etat.