• L’Armée du maréchal Khalifa Haftar marque des points décisifs à Tripoli, sur le point de tomber
• Alors que le président Al Sissi joue dans la Cour des USA, de la Russie et de l’U.E., Kaïs Saïed établit la Déclaration de Tunis avec des chefs de tribus libyennes douteux !
Le débit des informations en provenance de la Libye s’accélère avec des données de plus en plus précises quant à l’avance foudroyante des forces de l’Armée nationale libyenne (ANL) commandée par le maréchal Khalifa Haftar
En effet, aux dernières nouvelles révélées par le centre de communication de l’armée libyenne, Fayez Sarraj aurait fui Tripoli en compagnie de bon nombre de chefs des milices armées suite à l’avance des troupes de Haftar vers le centre de la Capitale.
Selon les mêmes données rapportées par le même Centre, plusieurs avions ont été repérés en train de décoller, le matin du vendredi 27 décembre 2019, de l’aéroport de Maîtiga, le seul resté sous contrôle des milices de Tripoli.
Parmi ces avions, le même communiqué précise qu’il y avait un appareil portant l’immatriculation LAA001, qui s’est envolé vers Londres, avec à son bord, Fayez Sarraj accompagné des principaux chefs de guerre des milices armées de la région de Tripoli.
Le porte-parole de l’ANL, le général Ahmed El Mesméri, va plus loin en assurant que les forces de l’Armée nationale libyenne se trouvent aux abord de Tripoli en provenance ce plusieurs axes dont celui de l’aéroport.
Et tout en indiquant que, cette fois-ci, l’avancée est décisive, il a tenu à dire que la bataille ne sera terminée qu’après avoir pris le contrôle de toute la ville et de tous ses quartiers, ce qui va demander encore quelque temps.
Dans l’attente d’une confirmation de ces derniers développements, il est utile de relever qu’aucune déclaration n’a été effectuée de la part de Fayez Sarraj ou d’un de ses « lieutenants » ce qui confère une relative crédibilité aux informations issues du Centre des opérations de l’ANL.
On notera, par ailleurs, que le président égyptien Abdelfattah Al Sissi a multiplié les contacts qui expliqueraient l’obtention d’un probable feu vert pour la prise de Tripoli. Le général Al Sissi a eu, durant les dernières 48 heures, des communications téléphoniques qualifiées de la plus haute importance, et ce avec, tenez-vous bien, le président russe Vladimir Poutine, le président américain, Donald Trump, le président français, Manuel Macron, le Commissaire de l’Union européenne, le chef du gouvernement italien, les gouvernements grec et chypriote.
Des tractations aussi intenses que rapprochées dans le temps avec les principaux acteurs et décideurs de la région, ne peuvent pas être effectuées juste pour le simple plaisir. Et tout laisse croire que le maréchal Haftar a hâte d’en finir ou, du moins, de marquer des points déterminants afin de court-circuiter le plan d’ingérence envisagé par Erdogan.
Et dire qu’en ce même moment, le président de la République Tunisienne se permet de rencontrer des chefs de tribus, dont même la représentativité est douteuse, et d’annoncer avec eux la fameuse « Déclaration de Tunis », et de rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdogan qui lui a promis d’acheter de l’huile d’olive et des dattes avant de rentrer à Ankara où il a assuré avoir obtenu le soutien de la Tunisie en faveur du gouvernement Sarraj.
Une donne confirmée par le ministre de l’Intérieur du gouvernement Sarraj lors d’un point de presse tenu à Tunis même et au cours duquel il a eu l’audace d’indiquer que la Libye, la Tunisie et l’Algérie sont bien alliées, car si Tripoli tombe, Tunis et Alger tomberont aussi.
Or, au lieu de démentir et dénoncer ces paroles, notre chef d’Etat se contente de dire que chacun est libre de dire ce qu’il veut et que tout propos n’engage que ses auteurs. Drôle de prise de position digne d’un simple analyste-chroniqueur, mais nullement d’un chef d’Etat qui, par contre, s’en prend aux critiques des politiciens et des médias les qualifiant de « menteurs et de comploteurs » !
En tout état de cause, et en attendant une confirmation des récents développements de la situation sur le terrain en Libye, il est clair que le président de la République et son staff ne sont pas habitués à ce genre de situations complexes et explosives avec des acteurs directs de la trempe de la Russie, des USA, des pays de l’Europe, etc.
Sinon, on aurait tout fait pour préserver notre neutralité et on ne se serait jamais embarqué dans une aventure aussi risquée dans laquelle nous a fourrés le président turc aux abois et aux prises avec des problèmes régionaux inextricables !
Noureddine HLAOUI