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Les autorités nippones procèdent à de multiples perquisitions, Interpol lance un mandat d’arrêt
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«Je n’ai pas fui la justice, je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique au Japon…»
Accusé de plusieurs malversations financières, Carlos Ghosn était assigné à résidence à Tokyo. Les circonstances de sa spectaculaire évasion au Liban restent mystérieuses. La Turquie a également procédé à des arrestations.
Trois jours après l’évasion de Carlos Ghosn, les autorités nippones s’activent. Une perquisition a été menée, ce jeudi, au domicile de l’ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan à Tokyo, rapporte la chaîne de télévision publique japonaise NHK.
Accusé de plusieurs malversations financières, ce qu’il dément, Carlos Ghosn était assigné à résidence dans la capitale et devait être jugé courant 2020. Dans un communiqué rendu public mardi, le natif de Porto Velho (Brésil) avait dénoncé vertement le système judiciaire nippon.
Une maison cossue de Tokyo
«Je ne suis plus l’otage d’un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité, où la discrimination est généralisée et où les droits de l’homme sont bafoués, cela au mépris absolu des lois et traités internationaux que le Japon a ratifiés et qu’il est tenu de respecter», estimait-il.
«Je n’ai pas fui la justice, je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique. Je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine», poursuivait l’ex-PDG, tout en promettant de s’exprimer dès la semaine prochaine.
Incarcéré à la fin de l’année 2018 jusqu’au début de l’année 2019, Carlos Ghosn vivait depuis le printemps dans une maison cossue de Tokyo. Il avait dû faire installer une caméra de surveillance enregistrant 24 heures sur 24 ses entrées et ses sorties devant cette résidence. Chaque mois, ses avocats devaient remettre à la cour l’enregistrement complet de ses mouvements.
Deux passeports français ?!
Deux membres de l’entourage de Carlos Ghosn ont indiqué mercredi à l’agence Reuters que l’ex-dirigeant de 65 ans, réfugié au Liban, avait été aidé dans sa fuite par une société de sécurité privée.
Selon la chaîne de télévision publique NHK, les autorités japonaises permettaient à l’ancien PDG de disposer d’un double de son passeport français dans un boîtier verrouillé. Ce qui aurait pu l’aider à quitter le Japon. Les perquisitions pourraient permettre aux autorités nippones d’en savoir davantage sur les circonstances de cette évasion aussi spectaculaire qu’inattendue.
Les autorités turques ont, elles aussi, déclenché les hostilités. Elles ont interpellé et placé en garde à vue plusieurs personnes soupçonnées d’avoir aidé l’ancien patron de Renault-Nissan à se rendre au Liban depuis Istanbul.
Les autorités libanaises ont par ailleurs indiqué avoir reçu un mandat d’arrêt international d’Interpol. Elles avaient déjà affirmé que l’ancien magnat était entré « légalement » dans le pays.