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Qalb Tounes et le PDL : « Kaïs Saïed assume la responsabilité de son choix »
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Ennahdha : « Elyès Fakhfakh est un « ami » puisqu’il a servi au sein de la Troïka… »
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Echaâb : Nous étions, dès le départ, pour d’un « gouvernement du président »
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Tahya Tounès : Fakhfakh peut réussir s’il démissionne de son parti Ettakattol
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Attayar : c’est un des candidats proposés par notre parti
Des dirigeants de partis politiques représentés au parlement ont déclaré, aujourd’hui mardi 21 janvier 2020, ne pas s’opposer au choix du président de la République de charger Elyès Fakhfakh de former le prochain gouvernement.
Accorder ou refuser la confiance au gouvernement de M. Fakhfakh dépendra de la composition du gouvernement, ont-ils précisé.
Dans des déclarations accordées à l’agence TAP, ils affirment que le vote de confiance dépendra, également, du « plan d’action et de la stratégie du prochain gouvernement ainsi que des parties qui y seront représentées ».
Ils relèvent, toutefois, que la décision finale revient à leurs structures et bases partisanes.
Pour « Qalb Tounes » (38 sièges) et le Parti destourien libre (PDL, 17 sièges), « le président de la République assume la responsabilité de son choix ».
Le PDL estime que ce choix est une manœuvre politique avec le mouvement Ennahdha. De son côté, Qalb Tounes déclare avoir proposé des candidats à la primature bénéficiant d’un large soutien parlementaire ; le président Saïed a choisi une personnalité qui ne peut bénéficier d’un large consensus au sein de l’Assemblée des représentants du peuple.
Pour Imed Khemiri, porte-parole d’Ennahdha, Elyès Fakhfakh n’a pas été le candidat d’Ennahdha, mais celle-ci ne rejette pas sa désignation. C’est un ancien ami puisqu’il a participé au gouvernement de la Troïka en 2012-2013.
Certains membres du groupe parlementaire d’Ennahdha ont même parrainé sa candidature lors de la dernière présidentielle de 2019, a-t-il ajouté.
Interrogé sur le soutien d’Ennahdha (54 sièges) au prochain gouvernement, Imed Khemiri a estimé qu’il est un peu tôt d’évoquer cette question qui, d’après lui, dépend des consultations menées par M. Fakhfakh, de son programme économique et social et de la composition de son gouvernement.
Il a affirmé que le mouvement Ennahdha se concertera avec les parties politiques et consultera ses structures avant de présenter sa position définitive à propos de son soutien au gouvernement d’Elyès Fakhfakh.
Zouheir Maghzaoui, secrétaire général du mouvement Echaâb a rappelé que son parti a été le premier à appeler à l’option du processus de désignation du chef du gouvernement par le président de la République. Il a ajouté qu’au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle, le mouvement s’était prononcé en faveur d’un « gouvernement du président ».
Il a affirmé que le mouvement « Echaâb » accepte le choix du président de la République, et ce, malgré certaines réserves « objectives », rappelant, en particulier, les faibles scores obtenus par le chef du gouvernement désigné et son parti (Ettakattol) lors des dernières élections législatives et présidentielle.
Concernant le soutien du gouvernement Fakhfakh, il a précisé que le mouvement « Echaâb » se décidera à la lumière des concertations et des discussions qui auront lieu avec lui et en tenant compte des choix du conseil national du parti.
Le dirigeant du Courant démocrate, Ghazi Chaouachi, s’est félicité du choix d’Elyès Fakhfakh, un des candidats proposé par son parti, a-t-il rappelé.
Sa mission sera certes « difficile mais pas impossible », a-t-il estimé, affirmant que son parti interagira positivement avec le nouveau chef du gouvernement désigné.
Le Courant, a-t-il ajouté, participera aux concertations sur la formation du gouvernement et la mise en place d’un programme clair, réaliste et ambitieux, à même de résoudre la crise économique et sociale que connait le pays.
Quant au vote de confiance par le parti au gouvernement Fakhfakh, Chaouachi a indiqué qu’il dépendra du programme d’action proposé et des parties qui composeront le nouveau cabinet.
Le dirigeant du Courant démocrate a appelé les différents acteurs à faire preuve d’humilité et à contribuer positivement à la formation du gouvernement dans les plus proches délais.
Pour sa part, Selim Azzabi, secrétaire général de « Tahya Tounes », a déclaré dans la matinée sur les ondes de radio Shems FM que le chef du gouvernement désigné pourrait assurer les conditions de réussite s’il démissionne de son parti.
Et d’ajouter que « Tahya Tounès » a pris acte, avec satisfaction, de la décision du président de la République de charger Elyes Fakhfakh, soulignant que son parti est favorable à un gouvernement réduit.
Iyadh Elloumi, dirigeant de « Qalb Tounès », considère, de son côté, que la désignation par le président de la République de M. Fakhfakh consacre la notion de « gouvernement du président ».
Il a ajouté que le président de la République assume les responsabilités de son choix, rappelant que « Qalb Tounès » avait proposé des personnalités ayant bénéficié d’un consensus parlementaire à l’instar de Fadhel Abdelkéfi, Ridha Ben Mosbah ou encore Hakim Ben Hammouda.
« Qalb Tounès » décidera s’il accordera ou non sa confiance au gouvernement après la consultation du programme proposé et l’annonce de sa composition.
Pour sa part le député du bloc de « la Réforme Nationale », Hatem Mensi, a souligné que la candidature d’Elyès Fakhfakh ne bénéficie pas d’un large consensus au sein des groupes parlementaires.
« La personnalité la plus apte, conformément à la Constitution, veut dire celle qui suscite le plus de consensus possible au sein du parlement », a expliqué le député Mensi. Il a indiqué, dans ce sens, que son bloc n’a pas émis de réserve sur les noms des candidats proposés.
Le bloc parlementaire de la Réforme Nationale estime pour l’instant que la désignation de Fakhfakh est un signe positif surtout que ce dernier avait annoncé son intention de former un gouvernement de compétence restreint, en attendant de trancher les questions relatives à la composition du gouvernement lors de la réunion du bloc à cet effet.
Mensi a fait savoir que la position de principe du bloc concernant la participation aux concertations sur la formation du gouvernement ou encore sur la question d’accorder la confiance ou non au futur gouvernement, est déterminée par des considérations objectives liées à la composition du gouvernement, à son plan d’action, ainsi que sa capacité à mener les grandes réformes nécessaires aux niveaux politique, économique et social. De son côté, la présidente du PDL, Abir Moussi, a indiqué dans plusieurs déclarations aux médias que sa formation politique ne votera pas en faveur du gouvernement Fakhfakh, qualifiant la désignation de ce dernier comme étant une « manœuvre politique du mouvement Ennahdha ».
La présidence de la République avait annoncé, lundi soir, que le président de la République Kaïs Saïed a décidé de charger Elyès Fakhfakh de former un gouvernement dans les plus brefs délais.
Le chef du gouvernement désigné, M. Fakhfakh, avait annoncé à l’issue de sa rencontre avec le président de la République, qu’il allait œuvrer pour la formation d’un gouvernement en phase avec la volonté politique exprimée par les Tunisiens lors des dernières élections.
« Mon gouvernement sera composé par les membres d’une équipe restreinte, harmonieuse et sérieuse, où prévaut la compétence et la volonté politique », a-t-il déclaré.
Rappelons que la candidature d’Elyès Fakhfakh a été proposée par le Mouvement « Tahya Tounes ». Le Courant démocrate avait annoncé qu’il n’avait pas de réserve sur la candidature de Fakhfakh.