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« Le chiffre 99 renvoie aux dénomination d’Allah », un renvoi curieux et inapproprié au référentiel religieux !
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Flou artistique autour de la création de la Cité médicale à Rakkada dans la ville de Kairouan
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Pour les martyrs et les blessés de la révolution, il faut revenir à la liste de 2011
On s’y attendait, il l’a confirmé. Pas du tout convaincu de l’utilité de présentation d’un bilan des 100 ou des 99 premiers depuis la prise de ses fonctions en tant que président de la République, Kaïs Saïd a parlé de tout sauf de son bilan, pour la simple raison qu’il n’y avait pas de bilan à proprement parler.
D’ailleurs, pour lui, le chiffre 99 renvoie aux 99 dénominations d’Allah. Un renvoi curieux et inapproprié au référentiel religieux !
Le chef de l’Etat a rappelé sa campagne « explicative » pour «l’élection présidentielle », a évoqué le système politique, la loi électorale, ses visites à Sidi Bouzid, Kasserine et Ouerdanine, a rappelé qu’il se tient toujours aux côtés des jeunes avec qui il continue de travailler pour réaliser les aspirations et les attentes du peuple.
Prié de dire s’il a des réalisations ou des initiatives à son actif, Kaïs Saïed précise qu’il n’a pas eu le temps de poser ses marques à cause de l’instabilité parlementaire, économique, politique et sociale. « En tout cas, je travaille beaucoup, mais en silence. Je peux citer un projet de construction d’une cité médicale à Rakkada dans la ville de Kairouan », commença t-il à indiquer en substance avant d’enchaîner que des Tunisiens résidant dans des pays étrangers se sont portés volontaires à contribuer par des lits, des chaises et autres équipements pour cet hôpital, encore en phase d’études… ».
Le président de la République cafouille, ensuite en faisant allusion à l’hôpital promis et projeté par le Royaume d’Arabie Saoudite puisqu’il existe, déjà, un projet d’hôpital fiancé par le Fonds saoudien de développement et dont la première pierre avait été, fin mars 2019, par feu Béji Caïd Essebsi et le Roi saoudien Salman Ben Abdulaziz.
Alors, s’agit-il du même projet ou d’un autre complètement différent ? Si c’est le même ou une extension, ce serait alors une fausse annonce et si c’est un autre établissement sanitaire, cela ferait double emploi dans le sens où il aurait mieux valu l’implanter dans une autre région qui en aurait plus besoin.
Kaïs Saïed a réaffirmé ses dires à Sidi Bouzid quant à l’existence de forces occultes qui lui mettent les bâtons dans les roues. « Je les dévoilerais en temps opportun. En tout cas, je les connais et vous les connaissez », dit-il.
D’ailleurs, pour chaque affirmation, le chef de l’Etat en renvoie la divulgation des détails aux calendes grecques. Mais concernant le dossier libyen il persiste et signe quant la justesse de son approche consistant à traiter avec les cheikhs des tribus.
En venant à la désignation de M. Fakhfakh pour former le gouvernement, le président de la République ne fournit aucune justification claire et plausible et tourne autour du pot tout en ayant l’air de dire : « c’est ma volonté et c’est mon droit ». Avant de préciser qu’il n’a aucune intention de créer son propre parti, sans évoquer la possibilité de la création d’un parti par des « jeunes » qui seraient, en réalité, ses partisans masqués et qui en feraient de même que lors de la présidentielle, notamment au second tour.
Seule confirmation faite à propos de la nécessité de rattacher le département des Investissements et de la Coopération internationale sous forme de secrétariat d’Etat au ministère des Affaires étrangères.
Et pour le restant des points, Kaïs Saïed a usé des mêmes démarches. L’appareil sécuritaire secret attribué à Ennahdha n’est pas du ressort du Conseil de sécurité nationale, mais plutôt de la justice.
Quant la question des martyrs et blessés de la révolution, il faut revenir à la liste établie en 2011.
L’autre confirmation consiste en l’intention de Kaïs Saïd de déposer un projet de loi assimilant, une fois pour toutes, le crime de la normalisation avec Israël à une de la haute trahison tout en faisant un postulat qui n’admet aucune discussion.
En bref, Kaïs est resté fidèle à son personnage hermétique qui se contente de dissertation et de quelques sans rien dire de concret. Ainsi plus d’une heure et demie durant, le président n’a donné aucune réalisation pour une interview présentée comme telle.
Dernière remarque. Elle a trait au refus qui aurait été opposé par Kaïs Saïed à toute participation de journalistes du secteur privé des médias. Et encore une fois, motus et bouche cousue sur ce refus !…
Noureddine HLAOUI