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Ouverture d’une autre enquête pour dissimulation de documents
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Me Imen Gzara affirme détenir « des preuves impliquant le président d’Ennahdha dans l’appareil secret ».
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Me Raddaoui : « Un garde travaillant chez Rached Ghannouchi avait rencontré Kamel Gadhgadhi le 2 février 2013 avant de partir en Turquie le7 février, soit le lendemain de l’assassinat du martyr Chokri Belaïd ! »
L’avocate Imen Gzara, membre du collectif de défense de Chokri Belaïd a indiqué, mercredi, que 7 ans après l’assassinat de Belaïd, le parquet a été astreint à l’ouverture d’une nouvelle enquête sur la dissimulation de documents et de données liés à l’affaire ainsi que sur les armés utilisées dans les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Chokri Belaïd, avocat et secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, a été assassiné par balle le 6 février 2013 et Mohamed Brahmi, coordinateur général du Mouvement populaire a été tué également par balle le 25 juillet de la même année.
S’exprimant lors d’une conférence de presse du collectif de défense, Me Gzara a précisé que l’affaire a progressé depuis le 6 mars 2019, date à laquelle la Cour de cassation a donné raison à la défense et a décidé le réexamen du dossier et l’ouverture d’une nouvelle enquête.
La progression de l’affaire se traduit également, selon l’avocate, par l’ouverture d’une nouvelle enquête le 31 décembre 2019, sur « l’appareil secret d’Ennahdha qui a planifié les deux assassinats ». Des chefs d’accusation ont été retenus contre 16 personnes, précise-t-elle, citant des membres d’Ennahdha comme Riadh Barouni, Kamel Aifi, Tahar Boubahri, et plusieurs autres qui encourent une peine de prison allant jusqu’à la réclusion à perpétuité.
D’après l’avocate, le ministère public a été « contraint à la réouverture de l’enquête sur l’appareil secret, mais a tout fait pour protéger le président d’Ennahdha Rached Ghannouchi pour qu’il ne fasse pas l’objet de poursuites ».
L’objectif étant, selon elle, d’enlever le caractère terroriste de l’affaire de l’appareil secret d’Ennahdha. De même, les charges retenues contre les accusés relèvent du droit commun, selon ses dires. Ceci outre le fait qu' »aucune accusation n’a été adressée au président d’Ennahdha et à certains dirigeants du parti pour appartenance à cet appareil ».
L’avocate affirme qu’elle a « en sa possession de preuves impliquant le président d’Ennahdha dans cette organisation secrète ».
Pour sa part, Me Ridha Raddaoui, membre du collectif de défense a évoqué « la relation entre le mouvement Ennahdha et le groupe terroriste Ansar al Charia », rappelant que le parti Ennahdha avait classé ce groupe comme organisation terroriste lorsqu’il était au pouvoir, qu’une fois il avait accompli sa mission: l’assassinat de Chokri Belaïd puis de Mohamed Brahmi.
Plusieurs dossiers manquent dans l’affaire de Chokri Belaïd, ajoute l’avocat, citant notamment le fils de l’un des militants d’Ennahdha qui travaillait chez Rached Ghannouchi et était en lien avec Kamel Gadhgadhi, principal suspect dans l’assassinat de Chokri Belaïd. En effet, selon Me Raddaoui, cet individu « avait rencontré Kamel Gadhgadhi le 2 février 2013 alors qu’il surveillait le domicile du martyr avant de partir en Turquie le7 février, soit le lendemain de l’assassinat du martyr Chokri Belaïd ! ».