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J’ai été un des rares à m’être opposé à la mise en place de l’Assemblée constituante
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Kamel Letaïef est un féru de politique, patriote et n’a d’allégeance que pour la Tunisie
Ahmed Néjib Chebbi a été l’invité de l’émission « Café arbi » assuré par Insaf Yahiaoui sur la chaîne de télévision Al Wataniya 1 dans la soirée du dimanche 9 février 2020, et ce pour une interview exclusive d’une heure et au cours de laquelle il a fait un tour d’horizon historique de sa carrière politique depuis qu’il était étudiant jusqu’à nos jours.
Ainsi après les années de militantisme à l’Université de Tunis, M. Chebbi a passé en revue ce qu’il a supporté durant les années de braise aussi bien sous l’ère de Bourguiba que pendant le pouvoir de Ben Ali.
Lors de ce témoignage vivant sur sa marche et sur les différentes étapes de sa lutte et de ses camarades, le leader du Parti démocratique populaire (PDP) a fait des éclairages sur le conflit entre Bourguiba et les Islamistes de Rached Ghannouchi avant l’avènement du « changement du 7 novembre » mené par Ben Ali et auquel j’ai adhéré à l’instar de toutes les forces politiques, sans exception.
Et d’enchaîner qu’il avait eu des amitiés solides avec des hommes proches de Ben Ali dont notamment Abderrahim Zouari et surtout Kamel Letaïef qu’il connaissant depuis 1981. Et prié de donner son avis sur cet homme, Ahmed Néjib Chebbi a fourni quelques précisions en révélant que M. Letaïef est un homme obnubilé et féru de la politique et dispose d’un réseau relationnel trop vaste.
Il était bien en vue sous l’ère de Mohamed Mzali, indique-t-il, et durant les trois premières années sous Ben Ali vers au tout début des années 90 lorsqu’il avait été persécuté et jeté en prison après lui avoir incendié son Bureau et sa voiture, mais il a tenu bon face à cette répression.
Puis il a dû subir une longue traversée du désert jusqu’à la révolution de 14 janvier quand il est redevenu un homme influent avec Béji Caïd Essebsi du temps où il était Premier ministre durant l’année 2011 et assuré que c’est son plein droit de s’intéresser à chose politique et publique surtout que c’est un homme patriote qui n’a d’allégeance que pour la Tunisie.
Ahmed Néjib Chebbi a parlé, aussi, des années d’après 2011 tout en rappelant qu’il était un des rares à se prononcer contre l’Assemblée constituante. Il a également parlé de Maya Jeribi et de son rôle au PDP, de ses relations avec les membres du Groupe du 18 octobre dont Ayachi Hammami et Samir Dilou, de son rôle lors des événements de janvier 2011, plus précisément lors de l’affaire de la fermeture de la chaîne Hannibal TV
Néjib Chebbi a eu, par ailleurs, un témoignage émouvant en faveur de l’ancien président Ben Ali en assurant que « même s’il était en désaccord avec l’ancien président Ben Ali, il tient à relever qu’il était un bâtisseur, qu’il a accompli plusieurs œuvres positives et qu’il avait métamorphosé plusieurs aspects du pays sans oublier qu’il était un grand patriote et que pour rien au monde il n’acceptait qu’on piétine la souveraineté de la Tunisie… ».
En bref, Ahmed Néjib Chebbi a tenu à dévoiler ses mémoires pour l’histoire et à rendre à César ce qui lui appartient tout en assurant qu’il n’a dit que la vérité avec objectivité et sincérité.
Noureddine HLAOUI