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« Des erreurs sont possibles concernant des blessés mais pas des martyrs »
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« Plusieurs prétendus blessés ne se sont pas présentés devant la commission médicale… »
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Dix ans après, certains insistent, malgré l’absence de preuves tangibles, sur l’existence fantomatique des « snipers » !
La commission des martyrs et blessés de la Révolution et de l’application de la loi de l’amnistie générale et de la justice transitionnelle a auditionné lundi matin une délégation de l’Instance supérieure des droits de l’homme et des libertés fondamentales, concernant la liste des martyrs et des blessés de la révolution.
La liste en question a suscité un tollé auprès des familles des victimes et des associations de la société civile qui la considèrent incomplète.
Evoquant le dossier, le président de l’instance des droits de l’homme, Taoufik Bouderbala a insisté sur le respect de la loi dans l’élaboration de la liste des martyrs et blessés.
« L’Instance pourrait s’être trompée sur la liste des blessés mais pas concernant les noms des martyrs », a déclaré à l’Agence TAP Taoufik Bouderbala.
Les personnes qui ont été blessés durant la révolution et qui se considèrent victimes peuvent saisir la justice et porter plainte en présentant leurs preuves, a ajouté le président de l’Instance Supérieure des droits de l’Homme.
Il a fait savoir dans ce sens avoir demandé à maintes reprises à rencontrer le chef du gouvernement en charge de la gestion des affaires courantes, Youssef Chahed, pour l’inciter à publier la liste définitive au JORT, mais n’a pas reçu de réponse.
Bouderbala a précisé que le nombre des blessés s’est réduit de manière significative dans la liste finale, étant donné que l’Instance a réexaminé tous les dossiers médicaux qui lui ont été présentés.
Il a fait savoir que tous les blessés devaient se présenter devant une commission médicale qui a pu démontrer que 900 certificats médicaux ont été falsifiés.
» Certains prétendus blessés ne se sont pas présentés devant la commission médicale spéciale parce qu’ils savaient pertinemment qu’ils n’étaient pas des blessés de la révolution » a déclaré Bouderbala.
Le président de l’Instance des droits de l’homme a infirmé toute pression politique exercée sur l’Instance.
Le rapporteur de la commission, Leila Haddad, s’est interrogé sur l’absence de plusieurs noms de martyrs tombés sous les tirs des snipers pendant la période entre le 17 décembre et le 28 février 2011.
Or, l’existence même des snipers est mise en doute, voire carrément démentie par les autorités officielles, à commencer par feu Béji Caïd Essebsi, alors Premier ministre en été 2011 ainsi que par Me Taoufik Bouderbala. Ce qui a fait dire que « le sniper le plus dangereux de la révolution tunisienne n’est autre que la rumeur qui a été, elle, réellement mortelle… ».