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Il est plus que jamais temps de renforcer le partenariat banques-Fintech
Plus qu’une exposition ordinaire, « Expo Finances 2020 » se veut, avant tout, un espace de rencontres entre directeurs de banque, financiers, compagnies d’assurance, sociétés de leasing, intermédiaires en bourse, conseiller commercial, comptable, managers, startupeurs, porteurs de projets, amateurs d’innovation…C’est le seul salon dédié à la finance, la banque, l’assurance et l’innovation.
La 8ème édition du Salon International des banques, de l’assurance et des services financiers « Expo Finances », a été inaugurée, hier jeudi 13 février 2020, par le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, le président de l’UTICA, Samir Majoul, la vice-gouverneur de la BCT, Nadia Gamha, et le président de l’APBTEF, Habib Belhaj Gouider.
Organisé par l’Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF), la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (FTUSA) et le Groupe SOGEFOIRES, ce salon, qui se poursuivra jusqu’au 15 février courant, constitue une occasion unique pour les acteurs de la finance à plancher sur des thèmes relatifs à l’innovation digitale appliquée aux transactions financières. D’ailleurs, l’un des thèmes centraux de cette 8ème édition était le financement des start-up, l’innovation et l’inclusion financière.
Une révolution en marche
M. Chalghoum a indiqué que le choix de ce thème colle à la réalité du moment et surtout parce que l’avenir des institutions financières en dépend. « Les acteurs financiers et les décideurs politiques l’ont compris, mais les enjeux et les défis restent encore énormes, en matière d’innovation, d’accompagnement, de sécurité, de bancarisation…Il est vrai que pendant les dernières années, les services traditionnels offerts par nos banques ont progressé grâce à l’évolution de la digitalisation des services bancaires, mais beaucoup reste à faire en terme de la cybersécurité », a-t-il précisé.
Le ministre a ajouté que l’évolution du marché financier tunisien, qui suit une tendance internationale, dépend de toute une série de facteurs et de mesures dont le degré de l’implication des institutions financières dans les nouvelles technologies. « Nos acteurs devraient suivre les évolution de la digitalisation des services bancaires qui est en progression rapide à l’échelle internationale. On est, bel et bien, sur le bon chemin et on collabore avec toutes les parties prenantes, notamment la BCT, pour encourager les nouvelles technologies auprès des banques et les institutions financières…D’ailleurs, la création récente par la BCT d’un laboratoire dédié à la blockchain ne peut qu’encourager au développement d’une connaissance partagée avec l’écosystème pour mieux maîtriser ces nouvelles technologies et ne pas inhiber l’innovation », a-t-il expliqué.
Un avis partagé par Mme. Gamha qui a affirmé qu’avec l’arrivée du digital, on assiste à de réelles avancées technologiques dans le secteur bancaire qui doit s’intéresser aux nombreuses innovations technologiques et surtout les exploiter à son propre bénéfice. « Consciente des énormes opportunités liées aux fintechs en matière de digitalisation et d’inclusion financière, l’institut d’émission appuie les banques tunisiennes pour qu’elles se dirigent vers la digitalisation des services bancaires.
A cette fin, nous venons de mettre en place des établissements de paiement qui s’inscrivent dans la continuité des efforts nationaux initiés par la BCT. Chaque banque doit donc se réinventer, sans perdre de temps car le monde bancaire est en forte mutation et les nouvelles générations veulent accéder à leur banque via internet, avec leur téléphone ou leur montre connectée », a-t-elle souligné, ajoutant qu’il est plus que jamais temps de renforcer le partenariat banques-Fintech.
M. Bel Haj Gouider, a, quant à lui, souligné que les banques sont en train de changer pour s’adapter aux nouvelles technologies du numérique. Cette évolution entraînera certainement plus d’inclusion financière afin de permettre au plus grand nombre de citoyens d’accéder aux produits financiers. «Expo Finances est un lieu des rencontres et des échanges entre porteurs de projets, professionnels de la finance et de la banque et amateurs d’innovation qui se sont tous mis d’accord sur le fait que la digitalisation est un vivier d’opportunités. Cela permet d’être en timing dans le monde des nouvelles technologies », a-t-il précisé.
Pour sa part, M. Majoul a abordé la question du financement des entreprises, notamment les Micro, les Petites et les Petites et Moyennes Entreprises. Considérées comme un gisement de croissance et le vivier principal de la création d’emplois, ces entreprises rencontrent, aujourd’hui, beaucoup de difficultés, notamment de financement et d’accès au financement.
Du coup, ces entreprises, qui restent le maillon faible de notre économie, ont vu baisser leurs performances, alors que d’autres ont même disparu. « A cause de la conjoncture économique, la rareté de l’argent et le niveau des taux d’intérêts qui sont élevés, beaucoup d’entreprises ont abandonné leur plan de développement. Un constat difficile à admettre », souligne-t-il.
Meriem B.