Par Hatem Zaâra*
Après le choc des valeurs causé par les attentats du 11 septembre, il est presque acquis que cette crise du Covid-19 constituera une véritable rupture économique et idéologique.
Un tournant de presque 180° qu’on doit scruter avec beaucoup d’humilité et surtout avec moins d’égo, car l’erreur et l’approximation dans l’analyse et dans le sens de l’anticipation peut nous enfoncer davantage dans le dédain et la dérision.
A ce titre, il est admis de dire que l’histoire est un éternel recommencement. Il suffit pour cela de faire un flash-back sur la crise de 1913 pour se demander qui aurait prédit une pareille tournure dramatique des événements même six mois avant tellement l’avenir était promoteur et le progrès scientifiques et technologiques laissaient entrevoir une bien meilleure qualité de vie et de partage des richesses.
Et depuis, malgré les chocs endogènes, les guerres et les famines, ce modèle a continué de surmonter les crises avec des fissures plus ou moins grandes telles que celle des attentats 11 septembre 2001.
Cette fois-ci, il semble que la rupture est bien là. Celle-ci a dû attendre la l’avènement inattendu d’une épidémie majeure comme ce fut le cas toujours depuis mille ans pour répugner un système vieillissant qui a fait trop de casse au passage.
A mon sens, une seule leçon est à retenir de cette pandémie tragique c’est ce désir infaillible, bien au-delà des frontières, de vivre.
Un désir qui a donné des signes avant-coureurs de montée du nationalisme sauvage, du Brexit et des gilets jaunes.
En un mot rien ne sera plus comme avant et l’être humain est désormais prêt à éliminer et parfois même avec brutalité tout ce qui l’empêchera de profiter des moments qui lui sont comptés de son passage en bonne santé sur terre et parmi les vivants.
C’est pour cela que le projet de la nouvelle légitimité du pouvoir ne sera obtenue ni à travers la foi, ni la passion ni non plus à travers la force.
Je suis plus que convaincu que le nouveau pouvoir sera totalement différent, il obtiendra sa justesse à travers de nouvelles valeurs de compassion et de qualité de vie.
Un secteur comme la santé sera le pilier incontestable du nouveau monde à redessiner.
D’autres secteurs comme l’éducation, l’écologie, l’alimentation biologique, le phénomène d’immigration clandestine où actuellement plus de 300 millions vivent bien loin de leurs pays d’origine et d’éducation s’ajouterons bien au nouvel édifice.
Tout mon vœu que ce passage vers un nouveau monde se fera avec le minimum de dégâts possibles pour l’humanité.
*Banquier et expert financier