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Les démarches archaïques du département du Commerce privent la Tunisie d’un redémarrage de la dynamique industrielle et d’une manne de devises
Dans le but de maintenir ses activités en marche et de sauvegarder les postes d’emploi, un Groupe de confection de textiles s’est débrouillé par ses propres moyens sur un marché européen (France) pour fabriquer 600 mille masques par semaine, en tant que première étape en attendant le déconfinement pour passer à la confection d’un millions d’unités par semaine pour le client français et autant pour un second client allemand.
A noter que le tissu, fourni et envoyé par le client, est de qualité correspondant aux normes « AFNOR » exigées en France. Et bien entendu, ledit tissu est reçu, conformément à la loi, en « admission temporaire » qui implique sa réexportation obligatoire.
Or, après avoir confectionné le premier lot des masques destiné à être exporté, le vendredi 1er mai 2020, le Groupe tunisien s’est heurté à un problème auquel il ne s’attendait pas du tout : on lui a dit que l’exportation des masques est interdite. Point à la ligne (car le marché local en est en manque).
Du coup, l’industriel tunisien s’est retrouve face à un dilemme gravissime. D’un côté, le client européen exige son droit à avoir les masques commandés ou, le cas échéant, de lui rendre sa marchandise, en l’occurrence le tissu, ce qui n’est plus faisable, puisqu’il a été transformé en masques.
D’un autre côté le même Groupe est dans l’obligation de se conformer à la loi exigeant la réexportation de la marchandise. Dans le cas contraire il serait purement et simplement sanctionné.
Une autre alternative consiste à ce qu’il trouve un moyen de revendre les masques en Tunisie, mais là non plus, l’éventualité semble impossible car les normes exigées par le ministère tunisien de l’Industrie ne sont pas les mêmes que celles d’AFNOR.
En tout état de cause, même le Patronat, le ministère des finances et les autorités douanières sont étonnées de ces attitudes puisque la Tunisie se trouve, ainsi, privé d’une réelle possibilité de faire redémarrer la dynamique de l’industrie du textile grâce à cette opportunité tout en dotant le pays d’une véritable manne en devises. La balle est dans le camp du département du Commerce qui doit accorder ses violons et trouver une issue urgente à ce casse-tête surréaliste !…
Noureddine HLAOUI