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Le journaliste animateur doit-il imposer, à l’avance, les règles du jeu de l’interview ?!
Invité au micro d’Elyès Gharbi à l’mission de Midi show d’aujourd’hui lundi 4 mai 2020, Abdelkrim Harouni, président du Conseil de la Choura du parti islamiste d’Ennahdha, a monopolisé la parole durant un peu moins d’une heure rien que pour tenir un discours de propagande.
En effet, usant de la même «tactique » que Noureddine Bhiri, il a n’a fait que débiter des tirades ininterrompues que rien ne pouvait arrêter. Même lorsque le journaliste animateur tentait de placer une remarque ou poser une question pour interagir, M. Harouni, n’y prête aucune attention et poursuit son monologue comme si de rien n’était.
Franchement, pourquoi invite t-on des politiciens pareils pour une interview ? A notre humble avis, avec des invités pareils, on devrait les avertir que les tirades sont inacceptables car l’invité est là pour répondre aux questions du journaliste destinées à éclairer la lanterne de l’opinion publique et non pas pour faire cirer l’image de son parti et de ses divers dirigeants.
Pourtant, le journaliste-présentateur de Midi show est l’un des plus chevronnés de la place et parvenait souvent, voire toujours, à imposer son rythme et son enchaînement. Mais, aujourd’hui, c’est Abdelkrim Harouni qui s’est imposé et a fait passer les messages qu’il voulait. C’est d’une véritable « tribune » dont il a bénéficié aujourd’hui et au cours de laquelle il est parvenu à faire croire qu’Ennahdha est le parti le plus « tunisien », le plus patriote, le plus civil, le plus démocrate, le plus responsable, le plus honnête. Et on peut énumérer à l’infini, les qualités d’Ennahdha telles qu’affirmées par Harouni.
La question qui se pose sérieusement : est-ce juste et logique d’offrir de pareilles aubaines à certains politiciens ? Doit-on donner carte blanche à l’invité ou lui imposer les règles et les conditions du jeu de l’interview, de façon à lui faire comprendre que c’est à prendre ou à laisser. Bien entendu de façon à ce que tous les invités soient traités sur le même pied d’égalité…
Noureddine HLAOUI