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« Le Fonds proposé par l’accord avec Doha est en relation avec l’Association de bienfaisance qatarieimpliquée dans le financement des mouvements terroristes et le blanchiment d’argent… »
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…« La justice traite les dossiers selon le principe des deux poids, deux mesures… », dixit Abir Moussi
Après les tirades d’Abdelkrim Harouni faisant le procès du Parti destourien libre (PDL) et de sa présidente, Abir Moussi, en l’accusant de tous les maux, se basant uniquement sur des généralités tout en criant, haut et fort, que son parti Ennahdha est patriote et veut uniquement du bien à la Tunisie … ce fut au tour d’Abir Moussi d’être présente sur le même plateau.
La présidente du PDL a fait des tirades, elle aussi, en portant des accusations précises contre les « fréristes » d’Ennahdha et d’El Karama, et plus précisément contre Rached Ghannouchi qui « persiste à faire l’amalgame entre son statut de président de l’ARP et celui de président d’Ennahdha.
C’est à ce niveau qu’elle dénonce ses multiples coups de fil avec e président turc, Recep Tayyip Erdogan sans oublier sa visite à Ankara, aux contours flous ainsi que la visite non annoncée d’Erdogan à Tunis.
Après avoir réitéré ses remarques concernant les deux fameux projets à propos du Fonds qatari et de la coopération avec la Turquie, Abir Moussi énumère les anomalies entachant ces deux conventions dont notamment les coudées franches que va obtenir ledit Fonds qui est en interaction douteuse avec l’Association de bienfaisance qatarie, soupçonnée et accusée, à son tour, de soutien aux islamistes et de blanchiment d’argent.
La présidente du PDL relève que ledit Fonds va disposer d’une liberté sans limite quant à la gestion, les recrutements, l’achat de terrains et autre immobilier tout en ayant le droit et liberté de disposer de son argent comme il l’entend. Grave !!!
Et de balancer ensuite vers la question du financement des partis en lançant un défi à Ennahdha et aux magistrats d’ouvrir ce dossier. « Depuis longtemps, j’ai soumis tout l’aspect financier de mon parti à la justice et à la Banque Centrale, et je lance un défi à Ennahdha d’en faire autant… ».
Evoquant, également, la célérité avec laquelle le ministère public a pris en charge l’affaire des derniers récents appels à des mouvements de protestations sociales et politiques, Abir Moussi estime que le ministère public agit selon le principe des deux poids, deux mesures dans le sens où le parquet n’a instruit aucune affaire mettant en cause des membres d’El Karama qui l’avaient agressée au vi et au su de tout le monde à l’enceinte même du Palais du Bardo.
Elle a cité le cas de « l’agression sanguinaire perpétrée contre elle et son parti à Sidi Bouzid. « Malgré la plainte déposée depuis plus d’un an, rien n’a été fait par la justice ». Par contre, ajoute t-elle, « concernant la prétendue agression subie par Mohamed El Affès d’El Karama, un enquête a été ouverte, des personnes arrêtées et le même le procès a été transféré de Sfax à Tunis sur demande des islamistes… ».
Maintenant, abstraction faite des accusations échangées entre Ennahdha et Abir Moussi, il est utile d’évoque ce don d’un hôpital mobile qatari offert par l’émir de Qatar à la Tunisie et qui va être installé à El Golâa dans le gouvernorat de Kebili.
L’info officielle parle d’une unité hospitalière d’une capacité de 100 lits consacrés aux patients atteints du Covid-19 et mise à la disposition du ministère de la Défense, alors que M. Harouni parle, carrément, d’un hôpital militaire.
Des questions s’imposent : pourquoi ce don a été accordé au ministère de la Défense alors que la logique veut qu’il le soit en faveur du ministère de la Santé ? En le désignant comme « hôpital militaire », cet établissement va-t-il être géré par des cadres médicaux et paramédicaux appartenant à l’Armée nationale ? Et une fois, la pandémie dépassée, quel avenir pour cet hôpital ? Demeurera t-il sous la coupe de l’Armée ou sera-t-il remis au ministère de la Santé ? En plus pourquoi le choix de Kebili limitrophe de la Libye ? Et qui a choisi l’emplacement de cet hôpital mobile ?
Autant de questions et bien d’autres méritent d’avoir des réponses et des éclaircissements… Mais il est peu probable que des réponses soient données dans la mesure où les autorités nous ont habitués, ces derniers temps, à faire le dos rond à toutes les critiques tellement elles sont persuadées que leur « caravane passera »!…
Noureddine HLAOUI