• Une commission juridique « chargée d’examiner la possibilité de porter plainte contre Elyès Fakhfakh »
Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a évoqué « la possibilité de déposer une plainte contre le chef du gouvernement » et de mener toutes les formes de lutte possibles, y compris « une grève générale ».
Ces menaces du syndicat des journalistes interviennent au lendemain des décisions prises, mercredi, et annoncées par la présidence du gouvernement à l’issue d’un conseil ministériel restreint consacré au secteur de l’information.
Dans une déclaration publiée, jeudi 7 mai 2020, le syndicat qualifie les décisions du conseil ministériel d' »improvisées », de « parachutées » et qui « laissent planer le doute ».
Le syndicat des journalistes (SNJT) a annoncé avoir constitué » et ce, « sur fond de suspicion de détournement de l’argent des contribuables à des fins de publicité politique ».
Le syndicat fait part de la détermination des journalistes de mener toutes les formes de lutte possibles pour défendre leurs droits légitimes.
Il invite le gouvernement à intervenir d’urgence pour faire face à l’impact catastrophique de la pandémie du nouveau coronavirus sur la situation sociale des journalistes mis en chômage. Il l’exhorte à assurer le paiement des salaires du personnel des médias confisqués, à respecter les engagements pris envers ces établissements et à garantir leur pérennité.
Le SNJT appelle, aussi, le gouvernement à arrêter « les initiatives législatives non constitutionnelles » qui tendent à mettre la main, par des parties politiques bien déterminées, sur le secteur de l’information et l’exhorte à élaborer une politique publique participative pour hâter la reprise du processus de la réforme du secteur de l’information et sauver la presse écrite tout en défendant les libertés journalistiques et la diversité des médias.
Le syndicat appelle, en outre, à la mise en place d’un « Conseil de la presse » et de limiter « les emplois précaires au sein des établissements de presse publics » et de combler « la vacance administrative » à la tête de l’Agence Tunis Afrique Presse et de la Radio tunisienne, « loin des quotas partisans et de l’allégeance politique ».
Un conseil ministériel restreint présidé par le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, tenu mercredi, a décidé des mesures exceptionnelles pour soutenir le secteur des médias, notamment les établissements médiatiques, face à la crise du Covid-19.
Selon la présidence du gouvernement, il a été décidé que l’Etat prenne en charge 50% des frais de diffusion pour l’année 2020 de toutes les chaines radiophoniques et télévisées privées.
L’Etat et les établissements publics s’engageront également à s’abonner dans les versions électroniques des journaux avec un budget de 1,2 million de dinars.
Un fonds de 5 millions de dinars sera créé auprès de la présidence du gouvernement pour le soutien de l’effort communicationnel de l’Etat en matière de campagnes de sensibilisation. Une somme de 5 millions de dinars relevant du budget de l’Etat sera aussi mobilisée pour financer le programme de mise à niveau du secteur et l’appuyer pour une meilleure intégration dans la transition digitale.