Des organisations des droits de l’homme ont affirmé leur soutien à la blogueuse Emna Chergui et dénoncé » le harcèlement judiciaire » dont elle est victime.
Dans une déclaration commune publiée jeudi 7 mai 2020, les signataires, dont, notamment, la Ligue tunisienne pour les droits de l’homme et le Comité supérieur des droits de l’homme et des libertés fondamentales, expriment le refus de toutes les tentatives visant à restreindre les libertés garanties par la Constitution.
La blogueuse a comparu mercredi devant le parquet près le tribunal de première instance de Tunis pour atteinte aux sacrés, regrettent les signataires.
Ils indiquent que le parquet est à l’origine de la plainte après que la blogueuse a de nouveau publié le texte » perçu comme une imitation du texte coranique « .
Le parquet aurait mieux faire de poursuivre ceux qui mènent des campagnes diffamatoires et accusent la blogueuse de mécréance, souligne-t-on de même source.
Dans leur déclaration, les organisations expriment leur inquiétude face aux tentatives de museler les voix et de contrôler l’espace virtuel sous prétexte de protection du sacré et qui renvoie aux tribunaux de l’inquisition.
Les signataires s’interrogent aussi sur l’empressement du parquet à prendre en charge le dossier de la blogueuse qui, selon eux suscitent la crainte de voir cette affaire marquer un début de la restriction des libertés sur la Toile, surtout après l’échec de faire passer les initiatives législatives visant à contrôler les réseaux sociaux et les ennuis subis par les blogueurs pour avoir suspecté des faits de corruption.
Parmi les signataires, figurent, aussi, l’Association tunisienne des femmes démocrates, Euromed Droits, le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme, l’Organisation tunisienne contre la torture, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens et l’Association tunisienne des droits de l’enfant.