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Le syndicat de ce département en colère contre le mode des mouvements diplomatiques, mais quel rôle pour Nadia Akacha ?
La marmite bouillonne au sein du ministère des Affaires étrangères suite aux dernières nominations concernant les mouvements diplomatiques. En témoigne le dernier communiqué rendu public par le syndicat de base des employés du ministère des Affaires étrangères.
Après avoir dénoncé « la violation du principe de l’égalité des chances lors des dernières nominations dans les postes de fonction dans l’administration centrale », le syndicat exprime son « mécontentement face à l’abandon par l’administration d’appliquer des critères et des normes d’éligibilité clairs lors de l’établissement de la liste des candidats pour les postes de fonction ainsi que son rejet de toutes les formes de personnalisation, de loyauté, de népotisme et de favoritisme qui ont marqué certaines des dernières nominations ».
Le même syndicat a appelé, dans le même communiqué, au «respect des critères inclus dans les procès-verbaux des réunions conjointes précédentes, portant sur les nominations aux postes de fonction, notamment les critères d’éligibilité, de professionnalisme et d’égalité… »
Ce n’est pas tout… Les événements à venir semblent confirmer cette situation de divergences et de blocage au sein de ce même département, et ce en prévision du prochain mouvement annuel dans le corps des ambassadeurs et des chefs des missions diplomatiques et consulaires à l’étranger, dans le sens où les craintes sont de mise quant à un éventuel manque de transparence en matière de nominations au sein de ce corps.
Aux dernières nouvelles, nous apprenons des milieux proches du Palais de Carthage que le ministre des Affaires étrangères, Noureddine Erray, est appelé à rencontrer, dès demain lundi 18 mai 2020, la cheffe de cabinet, Nadia Akacha, pour débattre, d’ores et déjà du prochain mouvement avant de présenter une proposition d’une liste bien ficelée au président de la République
Or, dans les milieux des diplomates y compris chez le syndicat, on craint une influence accrue, voire décisive, de la cheffe de cabinet dans ce dossier du prochain mouvement du corps diplomatique, et ce au vu des récentes accusations quant à son pouvoir de faire la pluie et le beau temps au sein du cabinet présidentiel au point, rappelons-le, que le général Mohamed Salah Hamdi, ancien conseiller présidentiel pour la sécurité nationale, l’avait désignée, sans la nommer, d’être à l’origine de « son isolement du chef de l’Etat », ce qui a fini par le persuader de quitter la « baraque ».
Il faut dire que l’étoile de la cheffe de cabinet ne cesse de monter au point que personne ne sait, pour le moment, jusqu’où ira cette ascension, sachant qu’elle a assisté, tout récemment à la réunion du Conseil supérieur des armées, sensé être un cercle fermé réservé uniquement, au président de la République, au ministre de la Défense et aux chefs d’état-major des différents corps d’armée.
En tout état de cause, il est légitime de se poser des questions sur ce qui fait la force et le pouvoir, chaque jour grandissant, de Mme Akacha, devenue, le personnage le plus puissant et le plus proche du président de la République ?! De là à dire, comme l’ont relayé publiquement certains médias, dont celui très bien informé, Mosaïque Fm, qu’elle est la femme de confiance de la 1ère Dame du pays, Ichraf Saïed Chebil.
Et ce après avoir été qualifiée comme proche de certains dirigeants de Tahya Tounès, à savoir Salim Azzabi et Youssef Chahed, et surtout de Mehdi Jomâa, sachant qu’elle était membre de son think tank qui a enfanté, par la suite, le parti Al Badil.
Il est, donc un secret de polichinelle, et c’est même visible à l’œil nu au vu de sa proximité « sans faille » avec Kaïs Saïed, que Nadia Akacha qui, il y a à peine six mois, était une illustre inconnue du grand public, occupe le devant de la scène. Point curieux, toutefois, cette femme, devenue publique et super-médiatisée, n’est pas adepte des déclarations publiques. On est curieux de savoir, de sa propre bouche, comment elle gère les affaires du cabinet et l’agenda présidentiel…
Noureddine HLAOUI