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Hamadi Jebali et Slim Besbès, 2 barons d’Ennahdha, parmi les présents à la cérémonie
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Où est l’exécutif ? Le chef du gouvernement et le gouverneur de Tunis absents !
Le président de la municipalité du Kram a eu, finalement, gain de cause en procédant, ce matin du mardi 19 mai 2020, à l’inauguration du fonds de la zakat qu’il a décidé de créer de son propre chef faisant fi de toutes les oppositions venant de la société civile dont notamment la LTDH, de leaders de certains partis et autres personnalités nationales indépendantes.
Tout en rappelant que l’Assemblée des représentants du peuple avait rejeté la création d’u fonds de zakat, Fethi Laâyouni s’est révélé un hors-la-loi qui applique sa loi, parce qu’il sait très qu’il n’y aura aucune opposition sérieuse de la part du pouvoir central dont une partie de ses prérogatives a été bafouée, aujourd’hui, au vu et au su de tout le monde.
Pire encore, il a reçu l’appui public de deux barons d’Ennahdha, en l’occurrence Hamadi Jebali qui est, de surcroît, ancien chef du gouvernement et adepte du principe de la restauration du régime de califat en vigueur il y a 15 siècles, et Slim Besbès, ex-ministre des Finances du temps, justement, de Hamadi Jebali.
Au niveau des partis politiques, il n’y a eu aucune réaction digne de ce nom, excepté celle d’Abir Moussi, présidente du PDL, alors qu’on s’attendait à des prises de position de la part des partis d’Echaâb et d’Attayar, mais qui n’ont pas eu lieu.
Les juristes estiment que Fethi Laâyouni a agi d’une manière illégale, car même m’article 138 dont il parle concernant les donc, n’est pas valide car seul l’Etat a le droit de collecter des dons.
Alors, qui pouvait arrêter les agissements de Fethi Laâyouni ? Selon les observateurs, seul le gouverneur avait autorité d’agir et d’arrêter le processus tout en procédant, probablement, à la dissolution du conseil municipal. Mais il ne l’a pas fait. Et le chef du gouvernement ?lui aussi aurait pu agir par l’intermédiaire du Gouverneur. Mais il ne l’a pas fait non plus.
Quant au ministre des Affaires locales s’est contenté d’un post Facebook dans lequel il démontre que le fonds de Fethi Laâyouni est illégal. Que reste t-il alors comme recours ? Les observateurs estiment que seule la justice peut trancher dans ce dossier, en l’occurrence le Tribunal administratif, mais encore faut-il que quelqu’un, qui soit du Kram, ait le courage de porter plaine. Ce qui n’aurait pas été fait jusqu’à présent…
En tout état de cause, cette affaire du fonds de zakat instauré par Fethi Laâyouni au Kram prouve, si besoin est, la faiblesse de l’Etat qui n’est même pas capable de tenir tête à un maire hors-la-loi. Pourtant nous croyions que le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, qui se vante d’avoir une trop forte perte personnalité, allait trancher et appliquer la loi. Mais…
Noureddine HLAOUI