Crise sanitaire : Le « général » du ministère de la Santé, héros ou accusé ?!

Faut-il considérer l’actuel ministre de la Santé, Abdellatif Mekki, comme une personne présidentiable ainsi que le laissent entendre ses différentes apparitions médiatiques triomphales pour traiter de ce mal qui a mis à genoux les plus grands de ce monde : le Coronavirus ?

Ou faut-il, plutôt, le questionner sur certains points douteux et lui demander des comptes quant à certains comportements qualifiés d’incompréhensibles ?

Pour le savoir, il va falloir que Monsieur le ministre réponde, d’une façon convaincante, aux questions suivantes :

Population immunisée, confinement inutile ?

-1- Docteurs Mahmoud Saïdi, un généraliste de El Hamma et Ridha Friâa, un radiologue de Zarzis, ont clamé (voir l’interview du Dr Friâa qu’il nous a accordée le 5 mai 2020 et les déclarations de Saïdi depuis janvier) que le pic du coronavirus a été vécu en Tunisie en Janvier dernier.

Chacun a présenté ses arguments pour défendre cette thèse. Dr Friâa a revérifié les scanners de ses patients de cette période qui démontrent, sans aucun doute, l’atteinte de ces derniers, dès Janvier, du coronavirus. Les scanners ont une fiabilité de 98% pour détecter le coronavirus ! Plusieurs de ses collègues, à travers la République, auraient corroboré ses dires. Cela veut dire qu’il y a des fortes chances que la majorité des Tunisiens soit immunisée contre cette maladie. Si c’est le cas, le confinement qui a paralysé le pays, plusieurs semaines durant, aurait été la plus grave bavure de tous les temps commise par un homme politique…et son équipe.

Questions à Monsieur le ministre de la Santé, le nahdhaoui Abdellatif Mekki :

-Pourquoi n’avez-vous pas encore donné à Dr Friâa les tests sérologiques qu’il demandait pour vérifier cette hypothèse fort probable ? Un millier de tests pour vérifier une hypothèse aussi importante peuvent être obtenus quelques soient les difficultés d’approvisionnement ! Il suffit de le vouloir.

-Avez-vous engagé un dialogue avec ces médecins dont les affirmations, si elles s’avèrent justes, devraient nous inciter à crier haut et fort qu’on est l’un des rares pays de la planète qui soit immunisé contre cette maladie. Au lieu de déclarer les plages interdites (quelle bêtise : l’eau salée et hautement alcaline de la mer soupçonnée de colporter le virus ?!!) et de faire pleuvoir la guigne économique et sociale sur notre beau pays, on aurait attiré les touristes du monde et les Euros. Mais attendons  la réponse de Monsieur le ministre, peut-être que nos deux médecins se trompent !

Tests surfacturés et bavettes ruineuses ?

-Monsieur Zayen, l’un des importateurs des tests rapides que vous avez achetés, affirme qu’il vous en a vendus 200.000 à moins de 13dt l’unité. Certains affirment que le ministère de la Santé aurait indiqué les avoir payés beaucoup plus cher. Qu’en est-il au juste Monsieur le Ministre ?

-Les ministères de la Santé et de l’Industrie ont imposé aux industriels tunisiens deux modèles de bavettes lavables. Bizarrement, le choix s’est porté sur les plus compliqués et coûteux masques que l’AFNOR (Association Française de Normalisation) ait proposés.

Ces industriels devaient se faire certifier la conformité de leurs masques à ces deux modèles par le CETTEX sans que l’Etat n’équipe ce dernier des machines nécessaires permettant d’effectuer cette certification aussi rapidement que la situation le demande. Ils furent interdits, du jour au lendemain, d’écouler leurs stocks de masques barrières en attendant la certification alors que l’OMS a toujours dit que quelque soit le masque barrière (même un simple morceau de tissu), son utilisation est toujours préférable à son absence.

Mais Le ministère de la Santé a fait fi de cette consigne en laissant les rayons des pharmacies complètement vides de ces masques lavables pendant plusieurs jours causant ainsi la ruine de certains petits producteurs et exposant par la même occasion les citoyens aux risques de la contagion. Etant donné que le CETTEX avait trop tardé à distribuer les certificats de conformité et que la période de déconfinement avait démarré, l’Etat a injecté 5 millions de bavettes chinoises jetables dans le marché. Les résultats de cet acte sont les suivants :

– Ces masques sont jetables après 4 heures d’utilisation. Le citoyen doit donc utiliser au moins deux masques par jours donc 60 unités par mois. Le budget alloué aux masques serait donc de 30dt par mois. Il aurait été de 3d700 si on avait permis au Tunisien d’acheter 2 bavettes lavables tunisiennes pour sauver ainsi une branche importante de l’industrie du pays tout en allégeant ses dépenses.

– Plus grave encore : Une frange importante de la population, les plus démunis ou les moins convaincus, n’a jamais jeté cette bavette. Elle la porte à chaque fois qu’il lui est demandé de l’exhiber pour accéder aux endroits publics. La bavette jetable est ainsi devenue un facteur de contagion et non de protection, ce qui n’aurait pas été le cas si elle était lavable et donc tunisienne !

Monsieur le ministre de la Santé, pourquoi ces décisions ravageuses ? Simples questions !