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Absence de toute mesure incitative pour réussir l’emprunt obligataire
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Manque de communication sur l’argent collecté pour faire face au Covid-19
Sous prétexte de faire éviter à l’économie nationale une catastrophe imminente et sans précédent suite à la récession attendue et à la réduction maximale des opérations financières, le gouvernement a émis un décret gouvernemental en date du 10 juin 2020 instaurant les fondements de l’économie solidaire
Trois points majeurs caractérisent ce décret :
1-Soumission des dépôts des clients dans les banques à un prélèvement du revenu à un taux de 35% tout en leur octroyant le privilège de ne pas dévoiler leur identité aux services du département fiscal.
2-Imposition de 2% au cours de 2020/2021 sur les bénéfices des banques qui ont, pourtant, accusé un maque à gagner de 600 millions de dinars suite au report du remboursement des échéances, notamment pour les particuliers sans oublier l’effort solidaire avec des dons de plus de 120 millions de dinars octroyés par les banques à l’Etat pour faire face au Covid-19.
3-Emission d’un emprunt obligataire en vue de collecter près de 5 milliards de dinars, ce qui sera difficile à réaliser dans le sens où cet emprunt est ouvert uniquement aux particuliers à raison de 100 mille dinars l’action avec un taux de 4% seulement et une jouissance après dix ans.
Il semble que l’un des éléments de ce décret tend à inciter les parties actives dans le commerce parallèle à déposer leur argent dans les banques tout en bénéficiant de gros montants grâce à ces nouvelles impositions.
Selon les premières réactions des experts économiques, ces mesures constituent une sorte d’impôts déguisés sur la fortune, ce qui est très grave puisqu’il pourrait décourager les détenteurs de capitaux à placer leur argent dans les banques sans que cela ne constitue un incitateur, garanti, pour les actifs dans le marché parallèle.
Et pour l’emprunt obligataire, il est certain que le seuil minimum de 100 mille dinars et le taux de 4% ne sont pas faits pour encourager la réussite de cette opération
Les autres questions qui se posent ont trait à cette manie constatée quant à ce que certains qualifient « d’avidité » de l’Etat tunisien à ramasser de l’argent à gauche et à droite dans le sens où aucun membre du gouvernement, Elyès Fakhfakh en tête, n’est sorti pour communiquer sur les aides reçues pour le Covid-19, plus particulièrement les milliards de dinars collectés de la parts de pays frères et amis et, surtout, des organismes internationaux, en l’occurrence, le Fonds monétaire international (FMI) la Banque mondiale, l’Union européenne, la Banque africaine de développement (BAD)
Or, le chef du gouvernement avait parlé d’un besoin de 2500 millions de dinars pour pouvoir face aux dépenses supplémentaires exigées par la crise sanitaire, alors que les rentrées effectives auraient atteint plus de 8 milliards de dinars.
Qu’en disent les autorités officielles ? Une communication officielle, claire et transparente
En tout état de cause, et en attendant le 25 juin 2020, date du passage du chef du gouvernement devant l’Assemblée des représentant du peuple (ARP) pour faire une évaluation des 100 premiers jours d’exercice de son cabinet, la communication de la Kasbah et des différents départements ministériels se fait confuse et manque de beaucoup de clarté.
Dans cet ordre d’idées, on mentionnera les promesses du ministre des Finances de tout dire sur l’état des finances du pays tout en laissant entendre que cette situation est dramatique, mais, depuis, il n’a fourni aucune donnée concrète à l’opinion publique.
Les ministres de l’Industrie, du Transport et de l’Energie n’ont donné, jusqu’à présente aucune justification valable de leur comportement concernant respectivement les bavettes, la voiture bousillée et le voyage-privilège à Paris.
Et ont attend encore et toujours le « super » ministre Mohamed Abbou pour communiquer sur l’affaire des 21 hauts cadres douaniers, dont le général Jamel Chakhari, limogés et mis à la retraite d’office par un simple trait de stylo à l’instar de ce qu’avait fait l’ex-ministre de la Justice Noureddine Bhiri qui avait limogé, d’un seul trait, 81 juges !!!
Plus encore, tous les journalistes sont unanimes à fustiger l’attitude de Mohamed Abbou qui affiche un comportement de mépris vis-à-vis des représentants des médias qui l’appellent pour des éclaircissements.
Noureddine HLAOUI