La visite de travail du président de la République Kaïs Saïed en France a été marquée par certains moments forts, mais pas toujours heureux pour lui. Outre l’annonce d’un nouveau prêt français de 350 millions euros (près de 1,2 milliard de dinars) à la Tunisie, le bref séjour, de même pas 24 heures, a été consacré, surtout, au conflit en Libye
Emmanuel Macron a fustigé le « jeu dangereux joué par la Turquie »… Kaïs Saïed a évoqué, pour la première fois, la légalité provisoire du GUN et la nécessité de procéder à des élections libres et définitives pour l’établissement d’un nouveau gouvernement, ce qui lui a valu des flèches acerbes adressés par les différentes parties libyennes.
Jusque-là un comportement honorable et respectable, mais deux incident sont survenus pour ternir l’image de cette visite. On citera, d’abord, l’altercation avec un citoyen tunisien qui lui a intimé l’ordre de cesser les palabrer et d’appliquer l’accord d’El Kamour.
Le citoyen a, certes, commis une bourde, mais le chef de l’Etat aurait dû garder son sang-froid et ne pas descendre au niveau de son interlocuteur.
Mais, là où le bât blesse, c’est cette manière de parler de la situation intérieure et de critiquer le comportement d’autres personnalités tunisiennes avec des médias français, plus particulièrement le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, auteur d’une « faute »
Kaïs Saïed s’est permis d’étaler le linge sale en public sur la scène française et internationale, ce qui légalement et moralement inadmissible. Moncef Marzouki l’avait fait auparavant, mais feu Béji Caïd Essebsi et Bourguiba ne l’avaient jamais fait parce qu’ils ont le sens de l’Etat et du prestige de l’Etat.
Quant à l’argument voulant que Kaïs Saïed peut se permettre tout au vu du taux élevé du vote en sa faveur, il n’est pas valable car il faut savoir que M. Saïed a bénéficié d’un vote de plusieurs tendances dont notamment Ennahdha et El Karama qui avaient lancé des mots d’ordre pour le choisir. Alors qu’on cesse de rebattre les oreilles avec ce taux de 72% de Tunisiens inconditionnels en sa faveur alors qu’ils sont plutôt conjoncturels puisqu’ils font partie, désormais, de ses adversaires.
N.H