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Le conflit d’intérêt existe, donc, au niveau juridique et moral…
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La crédibilité du patron de « Sidi Dhrif » est mise en cause… « yabta chwaya », avez-vous dit ?!!!
Dans une intervention par téléphone lors de l’émission Midi show, concernant le présumé conflit d’intérêts dans lequel est impliqué le chef du gouvernement en personne, le ministre de l’Environnement, Chokri Ben Hassen, a donné tous les détails sur les dates précises à propos du marché obtenu par la société Valis dont un bon pourcentage des parts appartient à Elyès Fakhfakh.
Le ministre a indiqué que l’appel d’offres, auquel ont participé six sociétés, a été lancé en octobre 2019 et l’ouverture des plis a eu lieu le 25 décembre de la même année. Et les soumissionnaires « gagnants » ont été officiellement informés des résultats de l’appel d’offres remportés par trois sociétés à raison de deux marchés pour chaque entreprise.
Les autres étapes se sont succédé jusqu’à la signature des contrats portant sur un peu plus de 44 milliards, le 16 avril 2020 avant de le publier sur le site de l’Agence le 17 avril 2020.
Autrement dit, il est vrai que départ de l’affaire a eu lieu lorsque Fakhfakh n’était pas encore concerné par le pouvoir, mais force est de reconnaître que selon les mêmes dates fournis par le ministre de l’Environnement, le chef du gouvernement était, à partir du mois de février 2020, en plein pouvoir.
Faut-il donc un dessin pour déduire que Fakhfakh a obtenue et signé, officiellement, les marchés alors qu’il avait la casquette de chef du gouvernement. Plus encore depuis le 17 avril, soit plus de deux mois après, le chef du gouvernement a caché la tractation qui a été dévoilée au grand jour, d’une manière fortuite suite à une question posée par un journaliste lors d’une interview en direct sur la chaîne Attessiâ.
Et on se rappelle tous le ton hautain utilisé par Fakhfakh qui a tourné en dérision le journalise. Et avec plus d’arrogance et de dédain, il s’est adressé aux élus de la Nation en disant en substance « A ceux qui veulent mettre en doute ma crédibilité, je leur dis : vous pouvez attendre » (yabta chwaya) !
Même s’il n’a pas fourni pas de détail sur la fiche technique des sociétés de Fakhfakh, en l’occurrence les vrais taux participations et leurs montants, il est clair que la tractation s’est déroulée, officiellement, lorsqu’il était, bel et bien, le patron à La Kasbah. Donc, plus qu’un conflit d’intérêt, c’est de la corruption et de l’exploitation du pouvoir qu’il s’agit. Pouvait-on, moralement, rejeter un marché à un chef de gouvernement ?!!!
En tout état de cause, Fakhfakh est, au vu des dates fournies, auteur d’un grave conflit d’intérêts, désormais avéré. Le chef du gouvernement semble se soucier de trouver un alibi réglementaire à ses agissements mais il oublie que le délit est également et surtout d’ordre moral. Donc, a-t-il une autre solution que celle de la démission ? N’est-ce pas MM. Abbou et Chaouachi qui continuez à vouloir blanchir votre patron ?
Noureddine HLAOUI