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Des révélations basées sur des propos attribués à une personne décédée sont déplacées et constituent de simples paroles …en l’air !!
Encore une fois, des propos sont attribués à feu Béji Caïd Essebsi par des tierces personnes concernant des faits intéressant la politique nationale ou internationale.
En effet, Abdelkrim Harouni, président du Conseil de la Choura du parti islamiste d’Ennahdha a « révélé », dans une interview accordée à l’agence de presse turque Anadolu, que l‘Etat des Emirats Arabes Unis « avait fait une offre très alléchante au président défunt, Béji Caïd Essebsi pour mettre à l’écart le mouvement Ennahdha du pouvoir et mettre fin au processus démocratique en Tunisie… »
Toutefois, BCE, «en homme d’Etat, avait refusé cette offre tout en affirmant que la Tunisie n’est pas à vendre et qu’elle est un pays indépendant et souverain… », a-t-il ajouté sans donner la moindre précision sur les dates et sur l’identité ou le rang du « demandeur » émirati…
Une question se pose : Pourquoi Harouni fait-il une pareille révélation en ces moments précis, soit un an après le décès de Béji Caïd Essebsi alors qu’il est assuré que personne ne peut le contredire, sauf probablement l’Etat des Emirats dont il faut s’attendre, d’ailleurs, à une réaction ?!
Il faut dire aussi qu’une indiscrétion pareille est aussi inutile que déplacée dans la mesure où le fait qu’une pareille proposition ait été faite à BCE, toujours selon Harouni, constitue une « insulte à sa mémoire » puisqu’il a l’air de dire qu’on pouvait faire une proposition aussi malsaine et aussi dégradante à un président de la République Tunisienne !
A rappeler que sur le plan intérieur, l’ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed ne ratait pas une interview pour dire que feu Béji Caïd Essebsi était en parfaite harmonie avec lui et qu’il s’entendait bien avec, alors qu’en réalité, BCE avait qualifié le comportement de M. Chahed comme étant de « l’ingratitude politique » sans oublier qu’il a avait crié haut et fort qu’il était son bienfaiteur et qu’avant de faire appel à lui, « il n’était rien politiquement… », d’où son appel à ce qu’il s’adresse à l’ARP pour avoir le renouvellement de la confiance.
En tout état de cause, il est fortement déplacé de prêter des propos aussi graves à une personnalité qui n’est plus de ce monde et, par voie de conséquence, invérifiables, ce qui enlève toute valeur juridique ou historique à ce genre de paroles …en l’air !
Noureddine HLAOUI