Sans préavis de mot d’ordre de grève (10 jours selon la loi), les transporteurs de carburants ont décidé, hier à 5 heures du matin, de ne plus acheminer la marchandise vers les kiosques à travers le territoire national. Ils ont refusé de remplir leurs citernes dans la zone pétrolière de Skhira (zone militarisée par ailleurs), là où se trouve le plus grand dépôt de carburants régi par la société TANKMED. Le procédé n’est pas nouveau : les camions citernes immobilisés devant le dépôt, ce qui revient à bloquer le travail d’approvisionnement du dépôt lui-même.
Le même stratagème est appliqué devant l’autre grand dépôt de Radès.
Il en résulte un mouvement de panique des citoyens dont les véhicules tiennent d’interminables files devant les kiosques AGIL dans le grand Tunis, les seuls qui tiennent encore, puisque AGIL a sa propre logistique de transport des carburants et dont les chauffeurs, par patriotisme, travaillent sans arrêt. Mais jusqu’où tiendra AGIL ? Car à l’évidence, il n’y a pas de débrayage en vue, malgré des négociations qui se sont prolongées jusqu’à une heure tardive de la nuit d’hier. Noureddine Taboubi s’y est impliqué, mais sans succès. Parce qu’à la base, il existe une discordance entre l’UGTT et l’UTICA.
Les transporteurs de carburants sont régis par la loi règlementant le transport de marchandises, en général. Les camionneurs du carburant exigent d’être intégrés dans le secteur du transport de marchandises dangereuses.
Le pays, à ce train, risque d’être paralysé. Pire encore, il y a déjà un problème d’approvisionnement des bateaux de la CTN en fioul. Moins problématique l’approvisionnement des avions lequel se fait par pipeline.
Comment détourner cette grève sauvage ? Quelles dispositions prendra l’Etat ? Pour l’heure, la paralysie des transports se fait déjà sentir. Et la population tunisienne est prise de panique.