Le Premier ministre libyen Fayez el-Sarraj a annoncé ce mercredi soir 16 septembre la démission à venir de son gouvernement, celui de Tripoli, au plus tard fin octobre. Il a appelé le comité de dialogue à nommer très rapidement un nouveau gouvernement. Des réunions de ce comité doivent avoir lieu prochainement à Genève sous l’égide de l’ONU, avant de nouvelles discussions au Maroc à la fin du mois prochain. Les contacts internationaux autour de la Libye se sont multipliés ces dernières semaines pour consolider le cessez-le-feu, ce qui passe d’abord par une réforme des institutions.
Fayez el-Sarraj n’a fait qu’officialiser une démission attendue, et déjà connue dans les coulisses à Tripoli. Dans son discours, il est revenu sur le bilan de son gouvernement d’union nationale, installé dans la capitale à l’issue de l’accord de Skheirat en 2015 : « nous n’avons pas travaillé dans des conditions normales. Nous étions la cible de complots internes et venant de l’étranger », a-t-il affirmé.
Il a accusé sans le nommer Khalifa Haftar de « miser sur la guerre pour arriver illégalement à ses fins», ce qui a poussé, a-t-il dit « à faire beaucoup de concessions pour annihiler ses ambitions ».
L’annonce de cette démission intervient quelques jours après celle du gouvernement provisoire installé dans l’Est, ce qui indique clairement des pressions internationales, et surtout américaines, pour parvenir à un accord. « Des arrangements internationaux pour réorganiser à la va-vite la scène politique en Libye avant les élections américaines » prévues le 3 novembre, croit savoir Abou al Kassem Kzeit, parlementaire de Tripoli.
Les prochains pourparlers prévus au Maroc se feront en tout cas en présence des dirigeants de l’est et l’ouest: Aguila Saleh, chef du parlement installé à l’est et Khalid al Michri, président du haut Conseil de l’État à Tripoli qui signeront, si tout va bien, un accord politique pour une nouvelle phase en Libye, sans Fayez el-Sarraj, et sans Khalifa Haftar.