Saad al Hariri, chef de file du Courant du futur et ancien chef de gouvernement du Liban, a été désigné, aujourd’hui jeudi 22 octobre 2020, Premier ministre par le président Michel Aoun au terme de consultations politiques au palais présidentiel de Baâbda.
Le fils de Rafic Hariri, qui s’était déclaré candidat il y a une quinzaine de jours, va devoir à présent s’accorder avec les forces politiques pour former un gouvernement à même de s’atteler à des réformes indispensables pour espérer sortir le pays de la crise financière qui le frappe et de s’attaquer à la corruption et l’incurie dramatiquement mises en lumière par l’explosion catastrophique du 4 août dernier sur le port de Beyrouth.
Saâd Hariri a déjà présidé à trois reprises le conseil des ministres libanais, en 2009-2011 puis à partir de 2016. Sa dernière expérience s’était achevée par une démission le 29 octobre 2019 sous la pression d’un mouvement de contestation sans précédent dans l’histoire récente du pays.
Son prédécesseur, Moustapha Adib, qui avait été désigné le 31 août, a jeté l’éponge le 26 septembre dernier sans avoir pu former un cabinet, estimant qu’il lui était impossible de surmonter les rivalités entre partis autour de l’attribution des ministères et de former un gouvernement. Soutenu par les députés de son bloc et par le parti du dirigeant druze Walid Joumblatt, Saâd Hariri a également obtenu l’aval du parti chiite Amal, dirigé par Nabih Berri, le président du Parlement.
Le Hezbollah chiite n’avait en revanche pas désigné de candidat – le poste de Premier ministre revient à une personnalité sunnite dans le cadre du partage confessionnel du pouvoir – mais avait affiché sa volonté de faciliter le processus. « Nous allons contribuer à préserver ce climat positif », a déclaré à la presse le président de son groupe parlementaire, Mohammed Raâd. Au fil des consultations, d’autres groupes ou indépendants reçus par Michel Aoun ont apporté leur soutien à Hariri parmi lesquels l’ex-Premier ministre Tammam Salam.
Premier bloc parlementaire chrétien, les élus du Courant patriotique libre de Gebran Bassil, gendre d’Aoun, avaient déjà fait savoir qu’ils accepteraient sa désignation. En revanche, le bloc des Forces libanaises de Georges Adwane n’a pas exprimé de soutien. Hariri lui-même n’a fait aucun commentaire à la presse après son entretien avec Aoun.