- Pourquoi toute cette hargne à cacher la responsabilité de l’ère de Youssef Chahed dans les précédentes Lois de finances « truquées »
- Réaffirmation de la volonté d’appliquer les lois mais l’Etat en a-t-il les moyens de ses promesses ?
- On s’achemine vers des solutions de rafistolage, mais à quand les véritables réformes structurelles ?
Comme annoncé, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a tenu, aujourd’hui mardi 3 novembre 2020, avec un certain retard sur l’horaire prévu, une conférence de presse. Au cours de laquelle il a axé sur la situation générale dans le pays qui vit une crise socioéconomique et financière sans précédent.
Pour la première fois, M. Mechichi a reconnu l’accumulation des déficits dont l’ampleur est due, en très grande partie aux erreurs de gestion et aux présentations erronées, tout le long des années dernières, des projets de loi de finances qui tablaient sur des prévisions de croissances « truquées » et sur des chiffres sciemment maquillées concernant le montant des dettes.
Après avoir indiqué qu’il venait d’avoir une première réunion avec des experts en finances et en économie, il a signalé qu’il y a une unanimité ou presque sur l’acuité de la situation socio-économique qui est le résultat d’un cumul de plusieurs années avec des stratégies de développement mal étudiées et incapables de faire sortir la Tunisie du marasme dans lequel elles était installée.
Le chef du gouvernement a assuré que son équipe a présenté des chiffres dévoilant la profondeur de la crise et donnant lieu à un débat fructueux, mais pour des raisons d’apaisement des esprits, il a accepté de retirer le projet de loi de finances complémentaires sans grand espoir de pouvoir réduire le déficit budgétaire en un délai trop court. On va juste tenter de faire pressions sur certaines dépenses», a-t-il affirmé en substance.
Hichem Mechichi a précisé encore que le gouvernement va reprendre les concertations avec la Banque centrale de Tunisie (BCT) qui a la possibilité de jouer un rôle positif et actif en vue de financer le déficit budgétaire qui, en fin de compte, ne va pas dépasser les trois milliards de dinars ».
Et tout en déplorant le recours de la BCT à un étalage des différends à travers les médias, il a formé l’espoir de voir « la BCT opter pour une meilleure compréhension, surtout que, logiquement, mieux vaut une inflation plus élevée que de laisser tout un peuple mourir de faim », selon ses propres dires.
Considérant une solution pour le projet de loi de finances complémentaire comme étant acquise, Hichem Mechichi a appelé à une focalisation sur la Loi de finances 2021 et les réformes à mettre en chantier tout en redonnant à la valeur « travail » toute sa plénitude.
Le chef du gouvernement a appelé à se pencher sur le projet de la loi de Finances 2021 et les réformes à engager. « Soyons positifs et focalisons-nous sur ce qui profite aux Tunisiens, notamment le retour à la valeur ‘travail’, disparue depuis quelques années ».
« A partir d’aujourd’hui, il n’est plus question de tolérer les suspensions et les arrêts de travail et de la production. Il faut s’unir et se remettre au travail ! », s’est-il exclamé. « . « Nous passerons à l’application de la loi et nous imposerons l’autorité de l’Etat », a-t-il lancé.
Niant les idées propagées que l’Etat se trouve en faillite ou presque, Hichem Mechichi. Rien qu’en faisant allusion à une telle éventualité, cela relève de l’irresponsabilité notant que des solutions innovantes pour remédier à la situation ont été trouvées à travers, notamment, l’intervention de la Banque centrale sur les bons de trésor.
Revenant sur l’attaque au couteau à Nice, le chef du gouvernement a présenté, de nouveau, ses condoléances au peuple français indiquant que la Tunisie avait des accords avec la France réglementant l’immigration et le rapatriement des ressortissants tunisiens. « Certes l’assaillant est Tunisien, mais notre partenaire français est tout à fait conscient du fait que le terrorisme n’a rien à voir avec la nationalité, la religion ou la patrie »Avant de terminer, revenons à deux ou trois point de la conférence de presse.
Si le chef du gouvernement reconnaît qu’il a hérité d’une situation lourde et des données sciemment « maquillées » pour ne pas utiliser un terme plus proche de la réalité, pourquoi ne dit-il pas la vérité et ne désigne pas les vrais responsable d’un tel legs ?
Pourtant, Nizar Yaïch avait dit que les lois de finances précédentes contenaient de données fausses pour tromper le peuple.
Des experts économiques s’étaient réunies avec Fakhfakh et ont pris connaissances de réalités trop choquantes, mais ils ont été priés de ne rien dire. Pourtant, tout le monde sait que ces fausses données datent, surtout de l’époque du « règne de Youssef Chahed ». Alors qu’on nous le dise clairement et qu’on désigne le vrai responsable afin qu’il réponde de sa mauvaise gestion dont il était conscients mais sans l’avouer parce qu’il était trop occupé et préoccupé par ses ambitions politiques démesurées.
Jusqu’à quand pratiquera t-on la politique de l’autruche et prendra t-on le peuple tunisien pour un mineur ? Si Fakhfakh a caché la vérité parce qu’il voulait ménager son bienfaiteur à l’origine de son avènement à La Kasbah, pourquoi Mechichi le ménagerait-il ?
Autre point, à chaque fois, on nous assure qu’on va appliquer les lois pour préserver les richesses du pays et la production, mais à chaque fois, rien n’est fait. Le meilleur triste exemple nous est venu d’El Kamour où en dépit du maintien de la « Vana » fermée par des hors-la-loi, le gouvernement a ouvert toutes les vannes pour les protestataires avec des recrutements-bidon, des emplois fictifs, un fonds de 80 milliards.
Un diktat jamais vu ! Comment le gouvernement, qui parle de négociations, accepte t-il de donner satisfaction à toutes les exigences des protestataires sans obtenir, jusqu’à ce jour, au moins la réouverture de la vanne à El Kamour qui se trouve, pourtant, dans une zone militaire fermée ?!!!
En tout état de cause, trêve de balivernes. Mechichi est devant l’obligation d’agir en toute transparence et de dire toute la vérité aux Tunisiens…
Noureddine HLAOUI