Des organisations et associations de la société civile ont fait par de leur étonnement après la condamnation, le 12 novembre courant, du blogueur Wajdi Mahouachi à deux ans de prison ferme pour avoir » porté atteinte à la justice « .
Il s’agit d’un jugement » lourd » et » injustifié « , se sont indignées ces organisations dans une déclaration commune, ajoutant que des jugements aussi lourds contre un jeune blogueur viennent confirmer les vives inquiétudes d’Amnesty International dans son rapport sur la Tunisie qui a dénoncé la persécution des bloggeuses et des blogueurs par l’activation de lois d’ancien régime réprimant la liberté d’expression.
D’après ces organisations, le blogueur Mahouachi s’était étonné du silence du Parquet alors qu’une vidéo circulait sur le net dans laquelle un prédicateur extrémiste justifiait l’assassinat de Samuel Paty – l’enseignant français égorgé par un terroriste – et incitait les jeunes au terrorisme en » hommage » au Prophète.
» Nous n’approuvons pas le style et les abus de langage de Mahouachi, mais nous estimons que cela ne justifie pas la réaction expéditive de la justice : un verdict d’une sévérité inédite prononcé en un temps record « , ont encore souligné ces organisations.
Tout en exigeant la révision du jugement à l’encontre de Wajdi Mahouachi, nous appelons le Parquet et les différentes autorités judiciaires et policières à faire preuve de vigilance face à la circulation de vidéos attentatoires à notre sécurité et à nos libertés diffusées par des prédicateurs et des imams incitant à la violence et au terrorisme en toute impunité, lit-on dans la même déclaration.