-
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres
-
L’humanité fait la guerre à la nature. C’est une entreprise suicidaire
-
La pollution de l’air et de l’eau tue 9 millions de personnes par an, soit 6 fois plus qu’à cause du Coronavirus
Je remercie l’Université de Columbia de son accueil et je souhaite la bienvenue à celles et ceux qui, dans le monde entier, nous ont rejoints en ligne.
C’est une manière inhabituelle de se rencontrer, mais l’année qui s’achève ce mois-ci n’aura ressemblé à aucune autre.
Nous faisons face à une pandémie dévastatrice, le réchauffement planétaire atteint de nouveaux sommets, la dégradation de l’environnement n’a jamais été pire et nous accusons de nouveaux reculs sur la voie des objectifs mondiaux qui pourraient rendre possible un développement plus équitable, plus inclusif et plus durable.
Pour dire les choses simplement, la planète est dans un piètre état.
L’humanité fait la guerre à la nature. C’est une entreprise suicidaire. Car la nature répond toujours coup pour coup, et elle le fait déjà avec une force et une fureur de plus en plus grandes.
La biodiversité s’effondre. Un million d’espèces sont menacées d’extinction. Les écosystèmes disparaissent sous nos yeux. Les déserts gagnent du terrain. Les zones humides sont en train de disparaître. Chaque année, nous perdons 10 millions d’hectares de forêts.
Les océans sont victimes de la surpêche – et envahis de déchets plastiques qui les étouffent. On assiste aussi à l’acidification des mers, sous l’effet du dioxyde de carbone qu’elles absorbent. Les récifs coralliens blanchissent et meurent.
La pollution de l’air et de l’eau tue 9 millions de personnes par an, soit plus de six fois le nombre de victimes ayant succombé à la pandémie.
Et comme les êtres humains et le bétail empiètent de plus en plus sur les habitats des animaux et perturbent les espaces sauvages, il n’est pas impossible que nous voyions davantage de virus et d’autres agents pathogènes passer des animaux aux hommes.
N’oublions pas que 75 % des maladies infectieuses humaines émergentes ou nouvelles sont des zoonoses.(*)
*Lire le texte intégral du discours du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres