- Farhat Rajhi persiste signe : « Le trésor de Ben Ali est une mise en scène… »
La Banque centrale de Tunisie a réagi, dans un communiqué daté d’aujourd’hui mardi 8 décembre 2020, aux interrogations des réseaux sociaux et de certains médias en ce qui concerne les fonds trouvés dans le palais présidentiel de Sidi Bou Saïd en février 2011, et ce après le retour à cette affaire par l’actuel député d’Attayar et ancien ministre « éphémère » de l’Intérieur pendant trois mois lors d’une interview accordée à Radio IFM.
Au Cour de cette radio, l’énigmatique Farhat Rajhi persiste à dire que le « trésor de Ben Ali retrouvé au Palais de Sidi Dhrif est une mascarade et une mise en cène mise au point par feu Abdelfattah Amor…
Voici, par ailleurs, le texte intégral du communiqué de la BCT :
« Suite aux propos et interrogations récemment relayés par certains médias et sur les réseaux sociaux concernant les sommes d’argents retrouvées dans le palais de Sidi Bou Saïd courant du mois de février 2011 ainsi que le sort qui leur a été réservé, la Banque Centrale de Tunisie tient à préciser au public ce qui suit :
1- Les services de la Banque Centrale de Tunisie ont reçu les sommes d’argent retrouvées par la Commission Nationale d’Investigation sur la Corruption et la Malversation au domicile de l’ancien président à Sidi Bou Saïd le 19 février 2011 et assuré leur transport vers son siège ainsi que leur conservation dans des coffres-forts particuliers.
Cette opération a été effectuée à la demande de ladite Commission qui a été créée par le décret-loi n°2011-7 du 18 février 2011.
2- Les autorités judiciaires se sont chargées de ce dossier. Et le 24 février 2011, le juge d’instruction près le Tribunal de Première Instance de Tunis a ordonné les actes et procédures d’instruction nécessaires, dont notamment la réquisition d’experts qui ont procédé à tous les constats et mesures qu’ils ont estimé nécessaires au siège de la Banque Centrale de Tunisie.
3- Le compte courant du Trésor a été crédité de la valeur totale des fonds concernés. S’agissant des billets de banque eux-mêmes ainsi que les documents qui s’y rattachent, tels que les papiers d’emballage, la Banque Centrale de Tunisie a continué de les conserver à la disposition de l’autorité judiciaire pour les besoins de preuve.
Cette affaire a fait l’objet d’un jugement n° 23004, rendu le 20 juin 2011, décidant la confiscation des sommes susmentionnées pour le compte de l’État.
Tout en rappelant tous ces faits et circonstances, consignés et appuyés par des documents et procès-verbaux officiels ainsi que le jugement susvisé, la Banque Centrale de Tunisie appelle à ce qu’elle soit épargnée de toutes questions objet de polémique et soulevées sans qu’elles soient justifiées par des faits certains, informations et documents fiables ».
L’énigme Farhat Rajhi
Bon à savoir que Farhat Rajhi, actuellement député de la circonscription de Bizerte pour le compte d’Attayar, a été ministre de l’Intérieur du deuxième gouvernement Ghannouchi, du 17 janvier au 28 mars 2011, une période au cours de laquelle il s’est illustré par de nombreuses décisions ayant changé le cours de l’histoire de la Tunisie.
En effet, se trouvant sous la coupe de Sihem Ben Sedrine, Moncef Marzouki et bien d’autres, Rajhi a introduit un vaste mouvement dans le corps des gouverneurs, fait le grand ménage au sein du ministère de l’Intérieur et dans toute la hiérarchie policière, en mettant à la retraite anticipée 42 hauts fonctionnaires et en annonçant la réintégration des policiers démis
Il reste ministre dans le gouvernement de Béji Caïd Essebsi, jusqu’à son remplacement par Habib Essid un mois plus tard.
Le 5 mai, il créa le buzz avec une interview diffusée sur Facebook où il traite notamment le Premier ministre Caïd Essebsi de « menteur », déclare que son gouvernement est manipulé par un ancien proche de Ben Ali et que le chef d’état-major des armées, le général Rachid Ammar, prépare un coup d’État au cas où le mouvement Ennahdha remporterait les élections. Le lendemain, face à la vague de réactions, notamment du gouvernement, il s’excuse en indiquant avoir été piégé, arguant « qu’il s’agissait d’hypothèses, d’interprétations et de simples opinions personnelles » et justifiant ses accusations par une « immaturité politique».