Sur fond du décès d’une travailleuse domestique ivoirienne, la nuit de samedi 15 décembre à dimanche 16, suite à une fuite de gaz domestique dans un appartement loué à Raoued, une conférence de presse sur la situation précaire des migrants africains noirs en Tunisie a été tenue, à Tunis, mardi 18 décembre, coïncidant avec la célébration de la journée internationale du migrant.
Evoquant les problèmes de tout ordre que rencontrent les migrants africains subsahariens en Tunisie estimés à 15 mille personnes des deux sexes, Touré Blamassi, représentant de l’Association pour le leadership et le développement en Afrique, ALDA, co-organisatrice de la rencontre avec le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, FTDES, a mentionné l’existence de réseaux de malfaiteurs véreux, de nationalité africaine, qui pratiquent la traite des femmes et des jeunes filles africaines subsahariennes vers la Tunisie sous forme de contrats de travail clandestin de courte durée, avec confiscation de salaires et de passeports.
Mais les migrants africains en Tunisie font face à de nombreuses autres difficultés confinant aux abus rendus faciles par la docilité quasi naturelle des migrants en situation irrégulière. Des cas de mauvais traitements et de séquestration ont été enregistrés. Cependant, un des grands problèmes est l’accès des migrants africains subsahariens au travail en Tunisie qui manque encore de cadre juridique clair à même de les protéger contre l’exploitation. Les étudiants africains en Tunisie, en particulier, n’ont pas le droit de travailler, tandis que les autres migrants africains des deux sexes travaillent, quand cela est possible, de façon informelle, presque en marge de la loi, comme domestiques, nettoyeurs et nettoyeuses dans les restaurants et cafés ou encore simples ouvriers dans les chantiers de construction.
Les formalités de séjour sont très compliquées et constituent aussi une difficulté majeure.
Pourtant, comme l’a noté Touré Blamassi, la migration intra- africaine a toujours été active, depuis les temps les plus reculés de l’histoire, et a été, à travers les âges, un facteur essentiel dans le développement et la promotion de l’Afrique, ce qui doit inciter les Etats africains et les organisations de la société civile africaine à œuvrer à la régularisation de ces échanges humains mutuellement enrichissants, par des accords et des conventions en bonne et due forme.
Salah Ben Hamadi