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La victoire de Biden officiellement certifiée
Etats-Unis : « Je ne peux pas rester, pas après hier », annonce, en démissionnant, un membre de l’administration Trump.
Des partisans de Donald Trump ont envahi mercredi le Capitole après avoir été encouragés par le président lui-même à mettre la pression sur les parlementaires américains, alors réunis pour certifier officiellement la victoire de Joe Biden à la présidentielle.
L’ancien chef de cabinet de Donald Trump, Mick Mulvaney, a annoncé, aujourd’hui jeudi 7 janvier 2021, démissionner de son poste actuel de diplomate, en protestation contre l’intrusion violente de partisans du président américain au Capitole. Une foule a envahi mercredi ce bâtiment emblématique après avoir été encouragée par le président lui-même à mettre la pression sur les parlementaires américains, alors en séance pour certifier officiellement la victoire de Joe Biden à la présidentielle.
« Je ne peux pas rester, pas après hier. On ne peut pas voir ce qui s’est passé hier et vouloir en être partie prenante d’une quelconque façon », a déclaré Mick Mulvaney, l’actuel émissaire des Etats-Unis en Irlande du Nord, sur la chaîne CNBC. Il a ajouté que d’autres employés de l’administration Trump envisageaient de quitter leurs fonctions.
Après plusieurs heures d’interruption en raison de l’intrusion violente de partisans pro-Trump dans le Capitole, à Washington, le Congrès a certifié la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle américaine. « Bien que je sois en total désaccord avec le résultat de l’élection, et les faits confirment mes dires, il y aura une transition ordonnée le 20 janvier », a promis Donald Trump peu après le vote, sous-entendant une nouvelle fois sans preuves que le scrutin avait été entaché de fraudes.
52 interpellations
La police de Washington a annoncé avoir procédé à 52 interpellations après l’intrusion de partisans pro-Trump dans l’enceinte du Congrès américain, mercredi 6 janvier. Robert Contee a précisé que 26 personnes avaient été arrêtées dans l’enceinte même du Capitole. Au total, 47 des 52 interpellations étaient en lien avec des violations du couvre-feu imposé dans la ville à partir de 18 heures par la maire Muriel Browser, en réponse aux troubles, et plusieurs concernaient également un port d’arme illégal.
Quatre morts dans la journée de mercredi
Une femme, touchée par un tir de la police, a succombé à ses blessures. « Des agents en uniforme de la police du Capitole les ont affrontés et, à un moment, l’un d’eux a fait usage de son arme de service » et l’a touchée, a déclaré le chef de la police de Washington. Trois autres personnes (une femme et deux hommes) sont mortes aux alentours du Capitole « d’urgence médicale distincte », a déclaré Robert Contee, sans donner plus de détails ni dire s’il s’agissait de participants aux manifestations.
Les anciens présidents condamnent les violences
George W. Bush a dénoncé des scènes de chaos dignes d’une « république bananière ». Pour Barack Obama, ces violences sont « un moment de déshonneur et de honte » pour l’Amérique. Bill Clinton a évoqué une « attaque sans précédent » contre les institutions américaines, « nourrie par plus de quatre années de politique empoisonnée ». « La mèche a été allumée par Donald Trump », a accusé l’ancien chef d’Etat.
Vives réactions de la communauté internationale
Berlin a appelé les pro-Trump à « cesser de piétiner la démocratie ». Londres dénonce des « scènes honteuses ». Le président français Emmanuel Macron a appelé à ne rien céder face à « la violence de quelques-uns » contre les démocraties. Le chef de l’Otan Jens Stoltenberg a dénoncé des « scènes choquantes », martelant que le résultat de cette élection démocratique devait être « respecté ».