- Les dossiers de dédommagement sont entachés de « chantages et de manigances… »
- Salim Ben Hemidane confondu d’avoir agi contre les intérêts suprêmes de la Patrie tunisienne dans l’affaire de la BFT!
Jamais un processus n’a été autant dénaturé et défiguré que celui de la justice transitionnelle, décidé par la défunte Assemblée nationale constituante (ANC), puisque d’entrée, il a été entaché d’irrégularités qui n’auraient jamais dû être acceptées
A commencer par la nomination de Sihem Ben Sedrine à la tête de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) chargée de superviser et de conduire ledit processus à bon port, à savoir la réalisation de la réconciliation nationale globale avec la reconnaissance des torts, la présentation des excuses et la restitution des avoirs mal acquis avant de tourner la page sans rancune et sans esprit de vengeance.
Or la présence de Sihem ben Sedrine à la tête de cette Instance est illégale car elle enfreint le sacro-saint principe consistant en l’impossibilité d’être à la fois « juge et partie», sachant que cette dame s’est toujours présentée comme étant victime de la répression sous le régime de Ben Ali, sans oublier qu’elle est réputée pour sa « nature rancunière vengeresse».
D’autre part, ayant acquis une réputation surfaite de militante « hors-pair », elle a tissé un réseau relationnel impressionnant parmi les associations internationales de défense des droits de l’Homme, ce qui lui a permis de mener une vie royale à travers les différents pays d’Europe, notamment, et d’inscrire ses enfants dans les écoles européennes sans oublier qu’elle était invitée fréquemment à participer aux séminaires et aux conférences dans les différents pays réussissant, ainsi à faire le tour du monde ou presque, et ce aux frais de la « princesse ».
Et après la révolution, il fallait qu’elle trouve autre chose puisque le filon du militantisme contre les répressions n’est plus possible. Alors quoi de mieux que la présidence de l’IVD ?! C’est chose faite grâce au soutien d’Ennahdha.
Et une fois à la présidence de cette Instance qu’elle a toujours fait passer pour « constitutionnelle » alors que ce n’est as vrai, Sihem Ben Sedrine s’est transformée, de l’avis même des autres membres de l’IVD, en véritable « dictateur » qui impose sa loi, d’où les multiples démissions au point de la perte du quorum et l’illégalité de ses diverses réunions.
Il y a eu l’étape des auditions des victimes et des « bourreaux » marquée par l’esprit sélectif. Sans oublier la comédie des auditions enregistrées et diffuées en direct. On se rappellera, à ce propos, de la fameuse interview d’Imed Trabelsi retransmise, après montage, sur la chaîne nationale à une heure de grande écoute.
Ledit montage a fait montrer Imed Trabelsi, qui était la terreur du commun des citoyens, sous un jour trop positif et à la limite dans la peau de la victime, de façon à ce que bon nombre de Tunisiens disaient « pauvre Imed » !
Même si on est contre les préjugés et les procès d’intention, on est en droit de s’interroger, à juste titre, pourquoi seul Imed Trabelsi a-t-il bénéficié de ce traitement de faveur ? Jusqu’à ce jour, Sihem Ben Sedrine n’a donné aucune justification !
Depuis, les réclamations faites, documents et preuves à l’appui, se sont multipliés sans parvenir à ébranler l’intouchable Sihem Ben Sedrine, alors que d’autres se sont vu emprisonner rien que pour un présumé soupçon de corruption.
Et maintenant avec la fin du mandat de l’IVD et le forcing de Mme Sihem pour le faire prolonger, en vain, à l’infini, il a été décidé de mettre en place le fameux « fonds el karama » qui a fait naître un « marché aux enchères », à savoir que les décisions pour les montants de dédommagements font l’objet de négociations serrées, sans parler des montants imposés aux hommes d’affaires désireux de conclure des accords à l’amiable.
Mais ces derniers, on a droit à « l’apothéose » avec les révélations faites par la Cour des comptes quant l’existence de zone d’ombre et autres falsification dans le rapport final de l’IVD sans oublier des témoignages évoquant des « traficotages » des montants de dédommagement vers la hausse ou la baisse, selon le degré d’allégeance à l’omnipotente présidente.
L’autre monumentale anomalie concerne, comme on le sait, le dossier de la Banque Franco-Tunisienne (BFT) dans lequel est impliqué, essentiellement, l’ex-ministre des Domaines de l’Etat, le CPRiste Salim Ben Hemidane qui aurait permis au représentant de l’ABCI, Abdelmajid Bouden de se faire remettre une attestation de bénéfice de l’amnistie générale le plaçant parmi les victimes du régime de Ben Ali, ce qui lui a permis de gagner son procès contre l’Etat tunisien et d’avoir un jugement consistant en un dédommagement entre mille et 3 mille MD !
Or, comme l’Histoire n’oublie pas et ne pardonne pas, il est bon de rappeler qu’au cours des années 80, ce Bouden a placé de l’argent dans la BFT au nom de l’ABCI devenant de la sorte président du Conseil d’administration de la BFT. Et à ce titre à savoir sa qualité de représentant de l’ABCI, il s’est rendu coupable de favoritisme pour sa banque étrangère aux dépens d’une société nationale tunisienne, en l’occurrence la BFT. Grande aberration.
Après avoir réussi un gain de cause lors de l’instruction, il a été débouté devant la Chambre des mises en accusation près la Cour d’Appel de Tunis. Puis passé en procès, il a écopé d’une condamnation à la prison avant d’être commuée en amende.
Moralité de l’histoire, tout le dossier de la justice transitionnelle est entaché d’irrégularités, de présumés soupçons de trafics et autres actes de chantages sans parler des nombreuses défaillances en matière de gestion des affaires et du budget de l’IVD qui se monte à plusieurs millions de dinars !
Ainsi, les multiples constats prouvés de défaillances dans le process de l’arbitrage et du dédommagement ont amenés Badreddine Gammoudi, président de la Commission parlementaire de la réforme administrative à l’ARP, a affirmé sans le moindre équivoque que la présidente de l’IVD «a présenté un rapport final falsifié tout en étant accusée de complot contre les intérêts de la Patrie tunisienne » !
Il en est de même pour Salim Ben Hemidane accusé par Mabrouk Korchid, ancien ministre des Domaines de l’Etat, lors de son intervention télévisée en direct d’avoir manigancé contre les intérêts de la Patrie tout en démentant Sihem Ben Sedrine quant l’existence d’une demande d’arbitrage et de réconciliation par Belhassen Trabelsi ». Ce à quoi, Mme Sihem a répliqué, comme à son habitude lorsqu’elle n’a pas d’argumentation à y opposer, par des sourire narquois avec l’air de dire que tout le monde « ment » et qu’elle est la seule dire et détenir la « vérité ». Le comble !…
Noureddine HLAOUI