Environ 50 % des patients hospitalisés pour cause de COVID-19 sévère et présentant des niveaux élevés d’une protéine appelée troponine, sont ressortis avec des séquelles sous forme de lésions au cœur.
C’est ce qu’à révélé aujourd’hui jeudi, 18 février, le « European Heart Journal », revue médicale de cardiologie publiée par Oxford University Press. Ces lésions comprennent une inflammation du muscle cardiaque (myocardite), des cicatrices ou un apport sanguin restreint vers le cœur (ischémie), voir même une combinaison des trois à la fois chez certains patients.
L’étude, effectuée sur 148 patients de six hôpitaux différents de Londres, constitue l’une des plus importantes jamais effectuées à cette échelle. Elle a pour but d’enquêter sur des patients en convalescence COVID-19.
Pour info, la troponine est une substance protéique libérée dans le sang lorsque le muscle cardiaque fonctionne mal. Des niveaux élevés peuvent survenir lorsqu’une artère se bloque ou s’il y a une inflammation du cœur. De nombreux patients hospitalisés pour COVID-19 ont tous eu des niveaux de troponine élevés pendant la phase critique de la maladie. Il s’agit dune sorte de réponse immunitaire à l’infection que le corps développe face à l’infection.
Le professeur Marianna Fontana, professeur de cardiologie à l’University du College London (Royaume-Uni), qui a dirigé la recherche avec le Dr Graham Cole, cardiologue consultant à l’Imperial College de Londres, a déclaré: « Des niveaux élevés de troponine sont associés à de pires résultats chez les patients COVID-19. Ceux qui sont atteints par le virus atteints ont souvent des problèmes de santé cardiaques préexistants, notamment le diabète, une pression artérielle élevée et une obésité. »
Elle précise, dans ce contexte : « Lors d’une infection grave au COVID-19, le cœur peut également être directement affecté. Il est difficile de déterminer comment le cœur peut être endommagé, mais l’IRM du cœur peut identifier différents types de lésions, ce qui peut nous permettre de poser des diagnostics plus précis».
Parmi l’échantillon de patients, ceux qui avaient des taux de troponine anormaux se sont vus proposer une IRM du cœur après leur sortie et ont été comparés à ceux d’un groupe témoin de patients n’ayant pas eu de COVID-19, ainsi qu’à 40 volontaires sains.
«Les patients atteints de COVID-19 en convalescence étaient très malades; tous étaient auparavant hospitalisés et un sur trois ayant été sous respirateur dans l’unité de soins intensifs. La fonction du ventricule gauche du cœur, la chambre responsable du pompage du sang oxygéné vers toutes les parties du corps, était normale chez 89% des 148 patients, mais des cicatrices ou des lésions du muscle cardiaque étaient présentes chez 80 patients (54%).», a précisé le professeur Fontana.