Le Syndicat des journalistes tunisiens (SNJT) a condamné « vivement » les agressions contre des médias tunisiens et étrangers constatées lors de l’intervention des forces de l’ordre pour lever le sit-in du Parti destourien libre (PDL).
L’interdiction aux médias de filmer l’intervention policière est une atteinte à la liberté de travail et au droit d’accéder à l’information, a averti le syndicat.
Dans un communiqué rendu public, mercredi soir, le SNJT condamne les agressions à répétition dont ont été victimes les journalistes et reporters photographes depuis mardi 9 mars lors de la couverture de l’intervention des forces de l’ordre pour exécuter la décision judiciaire de lever le sit-in du PDL devant le siège de l’Union internationale des Oulémas musulmans à l’avenue Kheireddine Pacha à la capitale.
Prétendre la protection des journalistes pour restreindre la liberté de travail sur le terrain est inadmissible, insiste le syndicat, estimant que l’agression contre les journalistes lors de l’intervention policière est un pas en arrière au vu du programme de partenariat établi, depuis 2017, entre le SNJT et le ministère de l’Intérieur dans le domaine de la protection des journalistes.
Selon le SNJT, plusieurs journalistes et reporters photographes ont été interdits de filmer et de couvrir l’intervention des forces de l’ordre pour lever le sit-in du PDL.
Le syndicat cite notamment l’agression « musclée » dont a été victime le caméraman de la chaîne télé Al Hiwar Ettounsi, Mohamed Ali Ben Ali, entrainant la destruction de son capteur de caméra ainsi que l’avertissement adressé par un policier au reporter photographe de radio Mosaique FM, Houssem Bouhalli pour arrêter de prendre en photo l’intervention policière.
Le reporter photographe qui était décidé à poursuivre son travail a été agressé physiquement par des policiers encouragés par le fait qu’il n’y avait personne dans les parages, s’indigne le SNJT.
Le SNJT attire l’attention également sur d’autres agressions dont ont été victimes des journalistes, mercredi matin, notamment de la part des partisans d’al-Karama et du mouvement Ennahdha. Ainsi, une de leurs sympathisants s’est emparée du portable de la journaliste de Deutsche Welle TV, Mabrouka Khedhir pour l’empêcher de filmer les incidents, indique le SNJT.