Kim Yo-jong, sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, a menacé mardi de supprimer un accord de paix militaire avec Séoul et de rompre un organe du Parti des travailleurs chargé du dialogue intercoréen alors qu’elle critiquait le Sud pour avoir mené des exercices militaires avec les États-Unis, a rapporté l’agence de presse Yonhap.
Il s’agit du premier message de la Corée du Nord au gouvernement Biden depuis son investiture en janvier. En effet, cette menace nord-coréenne intervient en marge de la tournée prévue en Corée du Sud par le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin cette semaine.
Kim Yo-Jong a averti la nouvelle administration Biden de ne pas se livrer à de tels actes hostiles, affirmant qu’elle ferait mieux de ne pas faire des choses qui «l’empêcheraient de passer une bonne nuit de sommeil» si elle voulait bien dormir pendant les quatre prochaines années.
La déclaration est intervenue après que la Maison Blanche a déclaré qu’elle avait contacté la Corée du Nord pour des pourparlers, mais sans résultats.
En parallèle, la Corée du Sud et les États-Unis ont lancé leurs exercices militaires combinés de printemps au début de la semaine dernière impliquant un « niveau minimum de troupes » au vu de la situation du coronavirus. Les exercices dureront jusqu’à jeudi, a indiqué la même source.
Le Nord a longtemps exigé la fin des exercices militaires conjoints entre les alliés, les dénonçant comme une répétition d’invasion.
Kim a déclaré que la Corée du Nord n’avait d’autre choix que de dissoudre le Comité pour la réunification pacifique du pays qui s’occupait des affaires et du dialogue transfrontaliers, affirmant qu’il n’y avait plus de raison pour qu’une telle organisation existe encore, a également rapporté l’agence de presse Yonhap.
« Nous garderons un œil sur l’attitude et le comportement de la Corée du Sud à l’avenir et si cela devenait plus provocateur, nous pourrions prendre des mesures spéciales telles que l’abrogation audacieuse de l’accord militaire intercoréen », a-t-elle ajouté, faisant référence à l’accord signé en septembre 2018 pour apaiser les tensions transfrontalières.
Plus tôt en janvier, lors d’une réunion du congrès du parti, le Nord avait appelé à la fin de ces exercices. Il avait également exhorté les États-Unis à renoncer à toute politique hostile envers le Nord.
Les relations intercoréennes sont restées bloquées depuis qu’un sommet entre les États-Unis et la Corée du Nord au début de 2019 avait échoué sans un accord sur la dénucléarisation du Nord.