Le président de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) Nouri Lejmi a affirmé, vendredi, que « le soutien de partis politiques qui forment la ceinture politique du gouvernement à des chaines de radio et de télévisions en infraction à la loi et non-autorisées explique le laxisme quasi-total et le refus du gouvernement de répondre aux correspondances de la HAICA à ce sujet ».
S’exprimant lors de la séance plénière du Parlement consacrée à l’audition d’une délégation de la HAICA, Lejmi a souligné que les chaines Nessma TV, Hannibal, Zitouna et al-Qur’ane al-Kareem sont celles qui ont commis le plus grand nombre d’infractions lors des élections et « se dressent en tribunes politiques de partis en particulier, en violation claire et flagrante de la loi ».
La HAICA a recadré des médias qui ont fait de la publicité politique en période d’élections, a-t-il rappelé, appelant à accélérer l’amendement de la loi électorale en ce qui concerne notamment le monitoring des médias lors des campagnes pour mettre un terme à la publicité politique et protéger le processus démocratique.
L’initiative législative relative à l’amendement du décret-loi n° 2011-116 présentée par la Coalition al-Karama et qui propose de remplacer le système d’autorisations par de simples déclarations « dépouillera la HAICA de sa mission et la videra de son sens », a-t-il prévenu.
Il a, dans ce sens, rappelé que le Chef du gouvernement Hichem Mechichi a pris la décision « surprenante » de retirer le projet de loi relatif à l’organisation du secteur audiovisuel et de l’autorité de la communication, alors qu’il a été déposé au parlement le 20 juillet 2020 par le précédent gouvernement pour être révisé, « et nous attendons à ce jour les résultats de cette révision », a-t-il lancé.
S’agissant des chaînes de radio confisquées Shems FM et Zitouna, Lejmi a indiqué que toutes les tentatives de régularisation entreprises par la HAICA « ont été accueillies par une volonté quasi absente du gouvernement de résoudre ce dossier, ce qui a eu d’importantes répercussions sur ces institutions ». Le gouvernement a continué d’y pratiquer des désignations qui ne répondent pas à des critères objectifs, ce qui a affaibli davantage leur situation, a-t-il ajouté.
« Depuis sa création, la HAICA a œuvré à en finir avec le message unique » , a-t-il insisté, indiquant que le paysage médiatique compte aujourd’hui 63 institutions réparties entre 8 chaines de télévision et 18 radios privées, 2 chaînes de télévision et 11 radios publiques et 22 radios associatives, outre les 2 confisquées.