- Mohamed Karim Jamoussi n’a pas encore remis, officiellement, ses lettres de créance au Président Macron
- La mauvaise gestion de l’affaire du diplomate onusien, Moncef Kartas, à l’origine du blocage
Dans le cadre du mouvement du corps diplomatique, le ministère des Affaires étrangères a procédé à la nomination de nombre de nouveaux ambassadeurs auprès des pays frères et amis.
Or, il est évident que le poste le plus important à l’étranger, en la matière, reste celui de notre chancellerie à Paris où a été désigné, en septembre 2020, l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Karim Jamoussi, et ce après une vacance inédite et étonnante de près de dix mois.
Mais, plus de six mois après cette nomination, le poste de Paris demeure presque vacant puisque le nouvel ambassadeur a, juste, présenté une copie de ses lettres de créance au ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Ledrian, mais il ne les a pas remises, encore, au président de la République Française, Emmanuel Macron.
Cette situation, plutôt bizarre, permet à notre ambassadeur d’avoir des activités conjoncturelles, notamment en relation avec la communauté tunisienne en France, mais il n’est pas habilité à assister ou à participer aux activités et aux manifestations officielles. Pourquoi cette situation hybride ?!
Selon des sources concordantes, l’absence de remise des lettres de créance a pour origine le fait que Paris reproche à Karim Jamoussi d’avoir été à la tête du département de la Justice au moment de la détention du diplomate de l’ONU, le Tuniso-Allemand, Moncef Kartas pour une prétendue affaire d’espionnage.
On se rappelle que malgré les démarches et les multiples correspondances adressées par les diverses instances de l’Organisation des Nations Unies réclamant et exigeant la libération de Moncef Kartas dans la mesure où il se trouvant en Tunisie en mission commanditée par les soins de l’ONU et que même son billet de voyage en Tunisie était payé par l’ONU.
Qu’à cela ne tienne, le ministère public, dirigé à l’époque, par Béchir Akremi en sa qualité de Procureur de la République au Tribunal de première instance de Tunis qui se trouve, théoriquement et officiellement sous la tutelle du ministre de la Justice, avait refusés la remise en liberté du diplomate onusien.
Plus encore, on se rappelle de ce plateau mis en scène par une chaîne télévisée privée où un journaliste et, surtout, Lazhar Akremi, ont tout fait pour accabler et diaboliser Moncef Kartas de tous les maux allant jusqu’à prétendre l’existence « d’outils sophistiqués pour espionner les institutions de l’Etat, dont notamment l’aéroport de Tunis-Carthage et, plus particulièrement, le Palais de Carthage… ».
Et on se rappelle le « forcing exercé par le même Lazhar Akremi pour nous présenter « l’affaire d’espionnage du siècle… ».
Pour revenir au volet diplomatique, on rappellera qu’à cause de la même affaire Kartas, la candidature de Kamel Guizani au poste d’ambassadeur à La Haye a été rejetée par les autorités hollandaises, ce qui avait contraint la présidence de la République à procéder à une première du genre, à savoir, « congédier l’ambassadeur désigné auprès du Bahreïn pour y placer Kamel Guizani, associé, lui aussi, aux dysfonctionnements enregistrés dans ladite affaire Kartas ».
D’ailleurs, on attend encore et toujours l’explication officielle de la part de la présidence de la République et du département des Affaires étrangères, concernant la situation « bâtarde » de l’ambassade tunisienne en France !…
Noureddine HLAOUI