- Tractations et flèches acerbes en plein Carré des Martyrs ! Aberrant…
- La Tunisie a besoins d’un parlement patriote et respectable et d’un ministère complet et responsable.
Il est évident que les dernières mesures prises par le gouvernement de Hichem Mechichi pour lutter contre la montée de la pandémie sanitaire due à la prolifération accrue du Covid-19, n’ont pas été appréciées à cause de leurs inévitables retombées négatives sur la dynamique économique et sur le gagne-pain quotidien des honnêtes gens.
C’est dans ce cadre qu’il y a des cris de ras-le-bol de la part des citoyens adeptes des petits métiers, plus précisément les tenanciers des cafés-restaurants, ceux qui exercent dans les marchés hebdomadaires et bien d’autres commerces.
Des coups de gueule ont été lancés ici et là pour fustiger ces décisions de nature à faire « mourir des dizaines de milliers de faim », sachant que, déjà, l’UGTT et l’UTICA ont exprimé leur désapprobations des dernières décisions.
Le président de la République n’est pas demeuré en reste dans le sens où il a saisi l’opportunité en plein vol pour faire part de son opposition auxdites mesures et demander au chef du gouvernement de le réviser, plus particulièrement celle du couvre-feu à partir de 19 heures.
En effet, profitant des retrouvailles à l’occasion de la commémoration des événements du 9 avril 1938, Kaïs Saïed a fait part, d’une manière ferme, de la nécessité de revoir cette décision afin d’éviter des drames pour ces catégories de citoyens.
Bien évidemment, Hichem Mechichi a essayé de défendre « ses » décision en assurant qu’elles ont été arrêtées après recommandations du Comité scientifique. Mais, les justifications paraissent faibles dans le sens où il est aberrant d’autoriser les grandes surfaces de poursuivre leurs activités alors qu’il s’agit d’espaces fermés, tout en décidant d’interdire les marchés hebdomadaires où les activités se passent en plein air !
En tous les cas, les gens de la professions ont annoncé, haut et fort dans leur majorité, qu’ils feront de la « désobéissance » et qu’ils vont, dès ce soir, ouvrir pour le public après 19 heures.
Il faut s’attendre, donc, que d’ici demain au plus tard, à une marche-arrière et à une décision contraire permettant une certaine vie nocturne ainsi que pour les « souks » hebdomadaires
Ceci, côté contenu, car la forme laisse vraiment à désirer dans le sens où il a fallu une occasion telle la Fête des Martyrs pour que les trois têtes du pouvoir se concertent en plein Carré des Martyrs pour débattre de la gestion des affaires de l’Etat et de citoyens, et ce dans un esprit de tension extrême.
A noter, par ailleurs, que, toujours en plein Carré des Martyrs, le chef de l’Etat n’a pas raté l’occasion pour faire étaler les différends et régler, à tort ou à raison, ses comptes avec se rivaux politiques. C’est ainsi qu’il a montré à Mechichi et Ghannouchi une vieille caricature, œuvre de Mohamed Bayram Tounsi évoquant la « nécessité d’un parlement patriote et respectable et d’un ministère complet et responsable. Et de commenter que cette image « décrit exactement ce qui se passe aujourd’hui en Tunisie ».
Cela reflète une image piteuse et prouve, si besoin est qu’au plus haut sommet de l’Etat, on s’occupe, plutôt à se lancer des flèches acerbes et à marquer de points …
Noureddine HLAOUI