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Pourquoi Mechichi a t-il caché sa missive à la présidente du FMI ?!
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Dans le meilleur des cas la Tunisie n’aura pas un « sou » avec novembre 2021. Pourrait-on résister jusque-là ?
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Tout le mal vient des cabinets de la Troïka en 2012/2013 et du règne de 4 ans de Chahed
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Doublement de la dette entre 2017 et 2019 et jeux d’écriture pour camoufler la situation catastrophique
La Tunisie ne s’est jamais retrouvée dans d’aussi mauvais draps à tous les niveaux : politique, économique, social voire sécuritaire.
En effet, au moment où le volet économique et financier devrait primer sur tous les autres, on constate que les politiciens continuent à se chamailler et à jouer à qui aura le dernier mot. Ceci est valable pour les trois « boss » en l’occurrence Kaïs Saïed, chef de l’Etat, Hichem Mechichi, chef du gouvernement, et le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi.
Et le pays se trouve face à son ultime chance pour sauver les meubles, mais peut-il le faire ? La réponse des experts est cinglante : « trop difficile pour ne pas dire impossible… ».
Ce qui est certain est qu’une forte délégation présidée par Hichem Mechichi en personne, va se déplacer, dans une semaine, à Washington pour rencontrer les décideurs au sein des deux principales instances financières internationales, en l’occurrence le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM) et y négocier avec eux les modalités d’octroi de garanties pouvant faciliter l’obtention de nouveaux crédits.
L’affaire ne s’annonce pas de tout repos, d’où les moyens détournés utilisés par le patron de La Kasbah. Comment expliquer alors la lettre adressée à la Directrice générale du Fonds sans en informer le grand public. Et n’eût été la réponse reçue de la Directrice, on n’en aurait même pas entendu parler. D’ailleurs le contenu de cette lettre n’a as été encore divulgué.
Dans sa réponse, le FMI se montre, certes un peu conciliant en usant d’un langage diplomatique, mais il lui dit ses quatre vérités en réitérant les conditions concernant la masse salariale, les subventions, le programme de réformes des entreprises publiques et l’assainissement du climat des affaires.
Malgré tout ce forcing de dernière minute, exercé par le chef du gouvernement, rien n’est gagné d’avance. Et selon l’expert, Ezzeddine Saïdane, dans le meilleur des cas, si toutes les étapes se passent sous les meilleurs auspices à partir du 3 mai prochain, la Tunisie n’aura pas un sou avant le mois de novembre 2021. Autrement dit, notre pays est –il capable de résister jusqu’à cette échéance ?!
Autre aberration, elle consiste en ces « nabbara » qui ressortent la tête pour se faire montrer et donner des leçons pour sortir de la crise alors qu’ils ont intérêt à se taire une fois pour toutes tellement ils ont fait du mal au pays.
L’exemple négatif type est celui de l’ex chef du gouvernement Youssef Chahed qui est en train de pavaner, ces derniers jours à travers les plateaux radiotélévisés. Avec son air de dédain et d’arrogance, il a le culot de multiplier les sorties et de distribuer les leçons à gauche et à droite tout en faisant le «seigneur ».
Après avoir fait une sortie pour « résoudre la crise politique », le voilà qui ressort après une longue hibernation pour faire ses propositions de sortie de la crise socioéconomique.
On profite de cette occasion pour lui rappeler ses quatre vérités et ses « prouesses » du temps où il était à La Kasbah.
Amené à la politique grâce à feu Béji Caïd Essebsi, alors qu’il était « célèbre inconnu », il a réalisé la grande performance de faire doubler la dette publique en l’espace de – tenez-vous bien- trois ans seulement ! Qui dit mieux ? Trois ans au cours desquels, il a multiplié les accords et les promesses aussi bien au niveau national (Kerkennah, El Kamour, UGTT) qu’à celui international avec le FMI.
On n’oubliera pas qu’il a négligé la gestion des affaires des Tunisiens pour s’occuper de la promotion de sa carrière politique avec la création de Tahya Tounes grâce à l’exploitation des outils de l’Etat de l’administration qu’il avait verrouillés avec l’aide et le soutien inconditionnel d’Ennahdha. Ce qui a avait fini par « achever » BCE qui avait accusé Chahed de « lou’m ».
On n’oubliera pas non plus le cirque de la guerre contre la corruption pour mettre certaines honnêtes gens en prison, dot notamment les Saber Laâjili et Imed Achour, pour ne citer que deux-là.
On n’oubliera pas surtout, les accusations concernant l’élaboration des rapports financiers et, plus particulièrement, les lois de finances en usant de jeux d’écriture dévoilés par l’ancien ministre des Finances, Nizar Yaïch.
C’est dire qu’après l’entame de la déchéance économique et financière par les gouvernements de la Troïka, outrageusement dominée par les islamistes d’Ennahdha et des bouillants CPRistes, il y a eu le coup de grâce assené par Chahed et sa compagnie dont Lotfi Ben Sassi et Iyad Dahmani, auteur du célèbre passage en force à l’ARP pour imposer, illégalement, l’amendement de la loi électorale, heureusement stoppé par Bejbouj dans les derniers moments de sa vie…
Les vraies compétences économiques et financières ne manquent pourtant pas. Les Habib Karaouli, Radhi Meddeb, Ezzeddine Saïdane, Moez Joudi, Hatem Zaâra, Fadhel Abdelkefi et bien d’autres peuvent apporter du leur et de leur Savoir. Contrairement à Chahed, simple ingénieur agronomie qui n’a aucune compétence ou expertise bancaire, économique, financière ou encore juridique.
Noureddine HLAOUI