Les villes abritent un dangereux cocktail de facteurs de stress environnementaux auxquels les politiciens doivent s’attaquer pour sauver des vies et préserver la santé, selon la conclusion d’un récent article publié dans l’European Heart Journal, revue de la Société européenne de cardiologie.
«D’ici 2050, trois personnes sur quatre vivront dans des villes où 80% de l’énergie est consommée et 70% des gaz à effet de serre sont émis», a déclaré l’auteur de l’étude, le professeur Thomas Munzel du centre médical universitaire de Mayence, en Allemagne. « Il existe des mesures que les individus peuvent prendre pour se protéger des polluants. Les politiciens et les décideurs doivent assumer cette responsabilité » a-t-il ajouté.
Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité en Europe, représentant respectivement 47% et 39% de tous les décès chez les femmes et les hommes.
Le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe a préconisé une planification urbaine qui soutient le vélo et la marche, tout en améliorant la qualité de l’air. La proposition, soutenue par la Société européenne de cardiologie, est un pas en avant vers la réalisation de l’objectif de l’OMS d’une réduction relative de 25% de la mortalité prématurée due aux maladies cardiovasculaires d’ici 2025.
«Si les villes ont été un moteur d’innovation et de richesse, elles sont aussi une source de pollution et de maladies» a déclaré le chercheur.
En effet, la pollution atmosphérique est responsable d’environ 800 000 maladies mortelles par an en Europe, dont la moitié sont des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux.
Les émissions dues au transport sont le principal facteur de pollution atmosphérique dans les villes du monde entier. De même, la principale source de bruit est la circulation routière, ce qui augmente le risque de cardiopathie ischémique. Il a été estimé que l’exposition à long terme au bruit des transports est responsable de 48 000 nouveaux cas de cardiopathie ischémique chaque année…
La planification urbaine est désormais reconnue comme un moyen de lutter contre les effets néfastes sur la santé. Les conceptions incluent des zones sans voiture et des villes compactes qui raccourcissent les distances de déplacement. Limiter l’utilisation de la voiture tout en augmentant les transports publics et actifs (marche et vélo) favoriserait la santé cardiaque en réduisant la pollution atmosphérique, le bruit et les effets d’îlots de chaleur.
Les auteurs appellent donc à «une révision radicale de la manière dont nous organisons la façon dont nous vivons dans le futur afin de protéger la santé humaine et planétaire».