- Quelque 60 000 personnes travailleraient dans l’ombre à la défense des États-Unis, essentiellement sur Internet.
- Similitudes avec les techniques employées par la Russie, largement dénoncées aux USA
On pourrait croire à la trame d’un polar ou d’un film d’espionnage. Le site américain Newsweek a publié, lundi 17 mai, une vaste enquête sur ce qu’il appelle « l’armée secrète » du Pentagone. Le ministère américain de la Défense financerait et dirigerait à l’heure actuelle quelque 60 000 personnes, bénéficiant souvent de fausses identités, afin de mener des missions à l’étranger, mais aussi sur le territoire américain.
Ces soldats de l’ombre seraient aussi bien des militaires que des civils recrutés par le Pentagone. L’objectif de cette « armée », plus de 10 fois supérieure en nombre aux éléments clandestins de la CIA, serait de répondre à un nouveau défi pour les forces spéciales et espions dans le monde moderne : la « réduction de signature », c’est-à-dire la capacité de voyager et d’opérer discrètement dans un monde où passer inaperçu devient particulièrement difficile.
Surveillance et influence
La majorité de ces 60 000 personnes seraient donc avant tout des « cybercombattants » passant l’essentiel de leur temps devant leurs ordinateurs. Leur mission serait notamment de créer de fausses personnalités en ligne, utilisant des techniques de « non-attribution » et de « mauvaise attribution » pour cacher les raisons de leur présence en ligne ainsi que leur réelle identité « pendant qu’ils recherchent des cibles de grande valeur et collectent des informations ». Ou encore d’influencer les réseaux sociaux, rapporte le média en ligne. D’autres travailleraient à pirater des systèmes de surveillance pour éviter au personnel sur le terrain de se faire repérer.
Quelque 900 millions de dollars seraient nécessaires chaque année pour faire fonctionner ce système qui, rappelle Newsweek, relève d’une « pratique totalement déréglementée » qui « contrevient aux lois américaines, à la convention de Genève, au code de conduite militaire et à la responsabilité de base ». L’enquête pointe d’ailleurs les similitudes avec les techniques employées par la Russie, largement dénoncées aux États-Unis.