- Les islamistes sont toujours persuadés qu’ils peuvent gouverner grâce à la religion….
- Le 1er putsch « tait l’œuvre de la Troïka en 2012 en refusant d’appliquer le décret d’août 2011
- Les Nahdhaouis, Marzouki et Abbou menaçaient de dresser les potences à ceux qui les appelaient à appliquer les lois et à partir
- Les Nahdhaouis refusent d’être traités de « khouenjiya » car cela leu rappelle leur vraie détestable « identité »
Premier parti en 2011, Ennahdha avait remporté les élections constituantes, haut la main, obtenant 89 sièges sur 2017, soit 1500 000 voix et un taux de près de 40%
En l’espace de huit ans, plus précisément en 2019, le même parti islamiste n’a obtenu que 560 mille voix soit un taux de 19,5%. Une véritable érosion qui a fait dégringoler le parti de Ghannouchi de plus des deux tiers de son réservoir électoral !
En cette année 2021, plus précisément, le dernier baromètre politique réalisé en cette fin du mois de mai en cours, les sondages font octroyer un taux de 18% des intentions de vote à Ennahdha, soit juste la moitié des intentions pour le Parti Destourien libre (plus de 36%).
Pourtant, théoriquement, le PDL était, il y a 4 ou 5 ans, presqu’inexistant sans oublier qu’il traîne le lourd handicap d’être un parti, héritier du régime de Ben Ali. Or, sans nier son passé lié à Ben Ali, la présidente du PDL, Abir Moussi a eu l’intelligence de revendiquer ses « ancêtres » du mouvement de la libération nationale dirigé par le grand leader et Bâtisseur de la Tunisie moderne.
Pour revenir au parti islamiste d’Ennahdha, bon à rappeler que son raz-de-marée réalisé en 2011 était dû à des préjugés de victimisation qu’il a tout fait de perpétuer comme étant le champion des « années de braise » marquées par le militantisme et la lutte contre la « dictature du régime de Bourguiba et de Ben Ali ».
Il faut dire que les Nahdhaoui avaient réussi à faire tromper le bon petit peuple en jouant sur la fibre sensible de la religion et en se présentant comme étant des gens qui « craignent Dieu », donc comme étant des gens honnêtes et adeptes des actions positives et équitables entre tous.
C’est dire que les Nahdhaouis ont créé un « mensonge » et ils y on cru. Mais ils ont tout fait pour effectuer le hold-up parfait.
Ainsi, la première grosse erreur est qu’ils se sont pris la tête et ont cru bon de brûler les étapes. Rafik Abdessalem disait que les « islamistes étaient partis pour gouverner le pays pour au moins 25 ans ». Hamadi Jebali a vite fait de parler, avec triomphalisme sur les planches du Théâtre de plein air de Sousse, du « 6ème Califat ». Rached Ghannouchi a fait un forcing terrible pour imposer le terme de la chariâa dans l’article Premier de la nouvelle Constitution, comme étant la source de la législation tunisienne.
Sans parler de clichés tel celui stipulant que la femme complète l’homme et non son égale, ainsi que la campagne « Ekbes » conduite avec grande violence par Lotfi Zitoun qui veut se présenter comme étant le « sage » d’Ennahdha, alors qu’il n’a jamais été même un « simple » penseur.
Et puis, on n’oubliera pas de sitôt le « putsch » perpétré par la Troïka sous la domination outrageuse d’Ennahdha aidé par Ettakattol dont l’essentiel, pour lui, était de rester au pouvoir, et par le CPR de Marzouki, devenu plus intégriste que les « intégristes » en recevant notamment le salafiste Khamis El Mejri et les femmes niqabées au Palais de Carthage même.
En effet, le décret d’août 2011 relatif à l’organisation des élections constitutives, qui, par définition, doit être appliqué en tant qu’un tout indivisible, était bafoué. Il stipule l’élection d’une assemble constituante et la formation d’un gouvernement, chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’élaboration d’une nouvelle constitution, de la mise en place des instances nationales et de la tenue d’élections générales législatives et présidentielle, et ce dans un délai maximum d’un an.
Et on se rappelle que même Ghannouchi, lors d’une interview avec Samir El Wafi sur la chaîne Hannibal TV, avait tenu à préciser que chez Ennahdha, le respect des engagements et des lois est sacré. « On a dit un an, ce sera un an conformément au décret d’août 2011, et la Tunisie aura sa constitution et ses élections. Je vous prie de me prendre au mot en ces temps où tout est consigné par l’image et le son », affirmait le cheikh en substance.
Or, en octobre 2012, plusieurs voix se sont élevées réclamant le départ de la Troïka et la tenue d’élections immédiates sans tenir compte des propos de Khedher et consorts indiquant qu’elle restera au pouvoir le temps qu’il faudra. Les Nahdhaouis et les CPRistes de Marzouki et Abbou ont même « menacé les auteurs des appels à la désobéissance civile de leur dresser les potences » !
Du coup, les Tunisiens ont eu à subir les islamistes plus de trois ans durant avec tous les dégâts qu’ils ont fait subir à la Tunisie. Ils croyaient que plus ils restaient au pouvoir, plus ils pouvaient verrouiller les différents rouages administratifs (gouvernorats, délégations, entreprises publiques, services judiciaires et sécuritaires), clés de voûte pour pouvoir orienter le scrutin dans le sens « »voulu ».
D’ailleurs, malgré la défaite relative en 2014, les Nahdhaoui ont pu, par des subterfuges, demeurer une force faisant la pluie et le beau temps, notamment durant les trois ans de trône de Youssef Chahed à La Kasbah qui s’était allié avec les islamistes contre son « bienfaiteur » feu Béji Caïd Essebsi qui lui reprochait son « ingratitude ». (lou’m).
Ainsi, de par son esprit d’hégémonie, Ennahdha a réussi le tour de force de faire l’unanimité contre lui. Aujourd’hui, selon les sondages, le trio le plus haï par les Tunisiens est composé du « cheikh », d’Ali Laârayed, « facilitateur » de la fuite de l’ennemi terroriste numéro UN de la Tunisie, Abou Iyadh, et le « pare-à choc », l’innommable adepte des écoles moyenâgeuses telle celle de Regueb, et « avocat des terroristes et des gars S 17 », mais que certains médias audiovisuels continuent à inviter pour faire le buzz ».
Morale de l’histoire : Il est le temps, selon les analystes, pour faire dégager les islamistes par les urnes dans le sens où même les puissances les ayant amenés au pouvoir en Tunisie sous l’étiquette trompeuse du « printemps arabe » sont désormais, persuadées qu’elles se sont trompées et qu’il faut les déloger pour la simple raison qu’ils continuent à mélanger pouvoir et religion et qu’ils sont devenus dangereux en voulant tout accaparer …
Noureddine HLAOUI