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Pour des élections générales et la mise en place d’une autre classe politique capable de sauver le pays du désastre
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Au lieu de rester au-dessus de la mêlée, Saïed devient le champion du blocage
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Le cheikh prêt à incendier tout le pays pour garder son poste à l’ARP
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Au lieu de démissionner et sortir pa la grande porte, Mechchi s’est jeté dans les bras d’Ennahdha et de son « pare-à-choc »
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L’histoire ne pardonnera jamais d’avoir dilapidé l’argent du contribuable pour l’offrir aux « frérots » !
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Nadia Akacha, éminence grise de Saïed, demeure l’énigme à élucider
La situation en Tunisie est bloquée. Hermétiquement. Le blocage est clair, c’est-à-dire qu’on comprend le pourquoi des clivages sans pouvoir y remédier ni voir une lueur d’espoir pour s’en sortir.
C’est bizarre comme situation, mais à bien y creuser, on peut retrouver les causes et origines de la crise. Au départ, plus précisément, Ennahdha croyant pouvoir poursuivre sa mainmise sur les rouages du pouvoir, il a voulu tout accaparer malgré un bloc très réduit de même pas 25% des élus à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Cette attitude hégémonique lui a valu l’émergence conjoncturelle d’une sorte d’union sacrée ayant conduit à un vote de refus de confiance au candidat Habib Jemli.
Ayant pris la main, le président de la République, sous l’emprise de Youssef Chahed pour des raisons lugubres à l’époque, a fait un choix illogique en désignant Fakhfakh, proposé uniquement par Tahya Tounès !
Il faut dire, que selon des données avérées, le chef de l’Etat a fait ce choix bien calculé, convaincu qu’il était que « son » candidat allait récolter une « veste » au Parlement avec l’idée et le plan, dans ce cas et comme le stipule la Constitution, de dissoudre l’ARP et décréter des élections législatives anticipées avec l’objectif de réaliser, dans la foulée, un raz-de-marée et accaparer tous les pouvoirs.
Le plan fonctionnait à merveille, Abdelkrim Harouni, président du Conseil de la choure d’Ennahdha, déclarant à quelques heures du vote que la décision était sans appel contre le vote confiance à Fakhfakh qui se présentait comme un « fana » de Saïed.
Puis, coup de théâtre, une autre union sacrée conduite par Ennahdha est née pour voter la confiance tout en jurant de prendre sa revanche à la première occasion, dans la mesure où le parti islamiste était au parfum des « cassereoles » traînées par Fakhfakh qui se passait pour être l’homme le plus propre et le plus compétent.
Passé le premier épisode du Covid-19, le pot aux roses a été balancé par Boubaker Ben Akacha lors d’une interview télévisée, en demandant à Fakhfakh de s’expliquer sur son business des déchets. Et appelé à être auditionné par l’ARP, Fakhfakh, faisant preuve d’arrogance et de dédain envers les députés, a lancé son fameux « yabta chwaya ». Ce fut le déclic fatal et le point de non retour.
Ayant compris le manège, Kaïs Saïed a pris, de nouveau, les devant en forçant Fakhfakh à démissionner afin de garder la main. Ce qui fut fait avec la désignantion d’une personnalité que personne n’attendait, en l’occurrence Hichem Mechichi qui donna le ton en annonçant sa détermination à former un cabinet de compétences, loin des partis politiques.
Ce que le commun des citoyens et même les politiciens ne savaient pas, c’est l’existence d’une éminence grise de Saïed en la personne de Nadia Akacha voisine de Mechichi à Ezzahra. C’est seulement après coup qu’on a su que la moitié des ministres étaient mis sur le compte de Nadia Akacha, donc du chef de l’Etat.
Le premier clivage étalé en public touchait à la nomination du ministre de la Culture, Walid Zidi qui, en dépit de l’annonce officielle de sa mise à l’écart par Mechichi, il a été imposé par Kaïs Saïed qui a désavoué, publiquement, son « poulain » de La Kasbah.
Et depuis, on n’est plus sorti de l’auberge, les deux têtes de l’exécutif ne faisaient que se chamailler. Mais après avoir pris le dessus, dans un premier temps, le patron de La Ksbah a compris qu’il pouvait agir à sa guise conformément aux prérogatives que lui conférait la Constitution, suivant ainsi les mêmes procédures que Youssef lors de sa crise avec feu Béji Caïd Essebsi.
Mais constatant qu’un bon nombre de ministres appliquaient uniquement les consignes de Saïed, Mechichi a fini par se jeter dans les bras de ce qu’il appelle le « coussin » de la majorité au Parlement, à savoir Ennahdha, Qalb Tounès et al-Karama qui n’en demandaient pas tant pour reprendre la main.
En effet, Ghannouchi, avide de pouvoir et soucieux d’imposer ses desiderata, a saisi cette opportunité au vol en s’appuyant, notamment, sur le pare-à-choc avec des députés-bandits, pour faire la loi au Bardo au vu et au su de tout le monde et, surtout, sous l’œil bienveillant, voire carrément la protection criarde du cheikh qui agit au sein de l’Assemblée comme s’il s’agissait de sa propriété privée.
Or, c’est ici que se situe l’erreur monumentale de Mechichi qui, attaché au pouvoir, a tout lâché à la nouvelle « Troïka » au Bardo qui lui impose ses décisions, ses nominations, obéissant au fameux dicton : « Tu me tiens, je te tiens et on gère ensemble… ».
En effet, en dépit de ses déboires et de ses blocages, Saïed ne peut pas être délogé puisqu’il est élu au suffrage universel. Fallait-il que Mechichi se rende à l’évidence et rende le tablier dans le sens où il venait pour une mission à accomplir pour sortir le pays du marasme et entamer une série de réformes socioéconomiques et financières.
Mais étant incapable de réaliser cet objectif, la logique veut qu’il soit honnête et dire qu’il ne peut travailler dans ces conditions et sortir par la grande porte et désigner, de la sorte, les deux autres « présidents » à Carthage et au Bardo comme étant les responsables réels de la débâcle !
La seule force capable de faire sortir le pays de la crise, au vu de son poids pratique et historique, restait la Centrale syndicale qui a tout essayé pour mettre au point le dialogue national, mais encore une fois, compter sans l’entêtement du président de la République.
Malgré toute une conjoncture dramatique faisant craindre l’effondrement de l’Etat et sa faillite, s’ajoutent les multiples crises, parfois inventées, les diverses composantes politiques trouvent le moyen d’envenimer la situationpar des querelles par-ci et par-là qui empêchent de tourner en rond.
Or, malheureusemnt, force est de reconnaître, preuves à l’appui que la majorité des dommages collatéraux sont causés par le Palais de Carthage et l’implication de ce personnage énigmatique qu’est Nadia Akacha, cheffe de cabinet présidentiel. Qu’on en juge…
Les ratages dans les nominations de certains ambassadeurs lui son imputés avec les fuites que l’on sait
L’affaire de la prétendue tentative d’assassinat du chef de l’Etat par une lettre empoisonnée, c’est encore elle. Et quand on s’aperçoit qu’il s’agissait d’un scénario mal ficelé, sachant que même des chefs d’Etat de certains pays frères y ont cru alors qu’on ne parle même plus de cet incident gravissime !
Maintenant et après coup, on apprend que même Mechichi était désigné, au départ, sur son instigation sans parler d’un certain nombre d’autres ministres.
Certains bruits courent faisant état de la nomination du dernier président de l’Instance nationale de lutte contre la corrution (INLUCC) sur son instigation et, par ricochet, de Kaïs Saïed, ce qui explique le forcing exercé en sa faveur tout en risquant de faire étaler le linge sale de cette Instance sur la voie publique.
On n’oubliera pas les déclarations contreproductives faites à l’étranger sans parler des accusations lancées publiquement quant aux tentatives de contrer les actions ou les visites du chef du gouvernement à l’étranger sans que cela ne suscite, logiquement, le moindre démenti de la part de Carthage.
Et bien entendu, on n’oubliera pas le fameux document fuité chez un média britannique proche des Qataris, évoquant une ténnèbre affaire d’incitation au putsch. Saïed a reconnu implicitement l’existence du document qui aurait été remis à Nadia Akacha par un des conseillers à la présidence de la Républque et dont le nom a circulé sur les réseaux sociaux.
Le clou de ces affaires douteuses restera les accusations lancées par le député, Rached Khiari, à l’encontre du chef de l’Etat. Mais à part une annconce sans trop insister sur l’existence d’un madat d’amener adressé par le Tribunal militaire de Tunis à l’encontre dudit député, lecabinet du président dirigé par Nadia Akacha n’a plusfait mention du dossier.
Par contre, des informations circulent faisant état que le député en question s’est présenté à la justice judiciaire à qui il aurait remis un ensemble de documents, mais là aussi, silence radio.
En tout état de cause, et comme bien mentionné par certains collègues, le président de la République représente, de l’avis unanime, un obstace à toute tentative de dialogue pour trouver des solutions à des problèmes tels celui du remaniement ministériel ou de l’instauration de la Cour constitutionnelle.
Mais le rôle négatif, nuisible et générateur de clivages demeure, sans conteste, celui de Rached Ghannouchi, l’homme le plus haï par les Tunisiennes et les Tunisiens alors que Mechichi est vu par la majorité des citoyens comme étant pas honnête et comme l’homme qui est en train d’offrir la Tunisie sur un plateau aux Nahdhaouis qui ont détruit le pays avant 2010 et après 2011 en le verrouillant afin de se servir à coups de milliards au nom des compensations, aidés en cela par Sihem Ben Sedrin que l’histoire ne pardonnera jamais d’avoir dilapidé l’argent du contribuable pour l’offrir aux « frérots » !
Moralité de l’histoire, l’idéal – et même si cela paraît utopique – serait de faire table rase et de tenir des élections générales pour la mise en place d’une autre classe politique capable de sauver le pays du désastre inéluctable vers lesquel il se dirige.
Noureddine HLAOUI