L’Institut Tunisien des Administrateurs (ITA) a organisé le 24 juin à Tunis, son colloque annuel baptisé «Etats des lieux, défaillances et perspectives ». Cet événement, qui été une occasion de présenter une étude sur la présence des femmes dans les conseils d’administration en Tunisie, a réunis des invités de marques dont des représentants du gouvernement, des directeurs généraux de banques ainsi que des députés de l’ARP.
Plusieurs panels ont été organisés et ont tourné autours de l’évolution des pratiques de gouvernance des entreprises et des banques en Tunisie ainsi que de la digitalisation des banques et entreprises. Une occasion, également de présenter la nouvelle charte de l’administrateur de l’ITA.
Enfin, le colloque a été clôturé par la remise des certificats des administrateurs de banques et de sociétés et une signature de plusieurs conventions, en présence de Marouane El Abassi, Gouverneur de la Banque Centrale.
Rappelons que l’ITA se présente comme un centre de ressources pour les administrateurs tunisiens ou exerçant en Tunisie et se propose de les accompagner en leur offrant un lieu d’échanges, de débat et en leur apportant conseil et appui dans l’exercice de leurs mandats.
Moez Joudi, Président de l’ITA a déclaré à cette occasion : « L’ITA est un institut de référence qui diffuse les bonnes pratiques de gouvernance en entreprise Aujourd’hui, nous organisons notre colloque annuel dans lequel nous allons retracer l’évolution des pratiques de gouvernance en Tunisie et en même temps, nous allons présenter un rapport contenant la présence des femmes dans les conseils d’administration et ce, après le constat qu’il y’a peu de femmes dans lesdits conseils alors que nous avons des femmes qui sont compétentes et valeureuses. Nous allons également remettre les certificats d’administrateurs de sociétés et de banques à deux promotions d’excellence que nous avons formés »
De son coté, Zakaria Belkhoja, conseiller auprès du Chef du Gouvernement a évoqué l’axe de la gouvernance, notamment dans le secteur public : « Aujourd’hui, si on regarde les entreprises publiques, elles sont capables de contribuer de 20 à 30% du budget de l’Etat et à 15% du PIB et il y’a beaucoup de ressources matérielles et humaines compétentes à l’instar de la SONEDE, de la STEG… ».
Il précise dans ce contexte, que la détérioration sur ces dix dernières années ne va pas se résoudre en quelques jours. « Il va falloir adopter une approche structurée à travers ce qu’on appelle la « roadmap 2021-2022 » qui œuvre à la transformation de la gouvernance de l’Etat et qui va se construire sur plusieurs années. Le deuxième axe concerne le cadre réglementaire avec la loi 89-9 qui définit l’organisation de cette gouvernance. On est parti des travaux déjà effectués et qu’on va être capable d’une consultation du partenaire social à travers un projet qui sera soumis à l’ARP à la rentrée parlementaire » a-t-il précisé.
« Le troisième axe concerne la gestion des entreprises publiques car on ne peut pas parler d’une nouvelle loi sans évoquer la gestion courante du quotidien et dans ce cadre, le gouvernement a mis une approche participative avec l’UGTT. Nous avons définis un certain nombre d’entreprises pour commencer à construire une nouvelle gouvernance d’entreprise. Celle-ci constituera le pilotage de l’Etat actionnaire des entreprises publiques et la gouvernance à terme au niveau de l’entreprise et quels outils mettre en place afin de mesurer les performances » a ajouté Belkhoja.
Intervenant au sein du panel sur l’évolution des pratiques de gouvernance, Marc Novelet, Représentant de la Banque Mondiale a émis quelques recommandations comme l’optimisation des ressources humaines et leur redéploiement. Pour illustrer ses propos, il a donné l’exemple de la TRANSTU qui réquisitionne l’heure actuelle, une douzaine de personnes pour pouvoir faire entretenir et faire marcher un bus, alors que dans les pays du monde entier, 3 à 4 personnes suffisent amplement. Il a également encouragé le gouvernement à réfléchir sur la recapitalisation des Entreprises publiques en précisant que « le recours au secteur privé ne peut pas forcément dire que l’on va toucher à la souveraineté du pays, surtout quand on fait face à une situation sociale et budgétaire tendues ! ».