- L’Egypte passe aux menaces de recours à l’option militaire contre l’Ethiopie !
Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra, demain jeudi 8 juillet 2021, une réunion sur le barrage controversé GERD construit par l’Ethiopie en amont du Nil, objet d’un conflit avec l’Egypte et le Soudan qui craignent pour leurs ressources en eau, selon des diplomates.
Cette session publique a été demandée par la Tunisie, membre non permanent au Conseil et représentant du monde arabe, au nom de l’Egypte et du Soudan qui devraient être représentés à un niveau ministériel, selon une source diplomatique. L’Ethiopie est opposée à cette réunion mais devrait aussi y participer.
En fin de semaine dernière, la France, qui préside en juillet le Conseil de sécurité, avait estimé que le pouvoir de cette instance pour trouver une solution à ce conflit était limité alors qu’il est plutôt géré par l’Union africaine.
« Je ne pense pas que le Conseil de sécurité peut résoudre lui-même la question du barrage », a déclaré à des médias l’ambassadeur français à l’ONU, Nicolas de Rivière. « Nous pouvons ouvrir la porte, inviter les trois pays à la table, à exprimer leurs préoccupations, les encourager à revenir aux négociations pour trouver une solution », a-t-il ajouté.
Ces dernières semaines, le Soudan et l’Egypte ont fait parvenir à l’ONU des lettres réclamant une saisie en urgence du Conseil de sécurité.
Pour sa part, le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri, déplore que les négociations soient dans l’impasse depuis avril et accuse l’Ethiopie d’avoir « adopté une ligne intransigeante par laquelle elle a torpillé l’action menée collectivement pour parvenir à un accord sur le Grand barrage éthiopien de la Renaissance ».
La construction du GERD par l’Ethiopie en amont du Nil a débuté en 2011. En aval du fleuve, l’Egypte et le Soudan réclament un accord avec Addis Abeba sur le remplissage de son réservoir.
L’Ethiopie, qui a dit avoir opéré la première phase de remplissage à l’été 2020, a annoncé récemment qu’elle procéderait à la seconde phase avec ou sans accord. Ce pays affirme que ce barrage est vital pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d’habitants.
Le Soudan espère que le barrage va réguler ses crues annuelles, mais craint des effets néfastes sans accord. L’Egypte, qui dépend du fleuve à 97% pour son approvisionnement en eau, le voit comme une menace pour ses ressources en eau.
D’ailleurs, Le Caire est déjà aux menaces sérieuses en vue de recourir à l’usage de la force et d’opter pour l’option militaire pour stopper le projet unilatéral de l’Ethiopie qui pourrait bénéficier de l’appui d’Israël. Mais la présidence égyptienne est en train de mener de vastes tractations auprès des pays de l’Union Africaine et de ses alliés au sein du monde arabe, plus particulièrement, ceux du Golfe et du Moyen-Orient.
N.H (avec AFP)